Plus de 3 ans après le début de la pandémie de Covid-19, toutes les mesures sanitaires ont été levées début 2022. Pourtant à cette rentrée, le nombre d’infections a explosé et plusieurs variants sont en circulation. Dans un élan de panique, le gouvernement a avancé au 2 octobre le début de la campagne de vaccination avec la dernière génération des vaccins Pfizer.
En 2021, nous avions déjà communiqué sur l’inconséquence du ministère de l’ESR sur les mesures sanitaires et formulé des revendications en ce sens. Nous avons mis en place un protocole d’autodéfense sanitaire lors de nos rencontres nationales avec tests, port du masque et aération des locaux. Nous encourageons tous les syndicats, associations et collectifs à faire de même pour permettre à tou-tes de militer.
En novembre 2022, Santé publique France a estimé que 2 millions de personnes en France (4% de la population) souffraient d’un Covid long, c’est-à-dire la persistance de symptômes et/ou des affections sur la santé durables/incapacitantes passés les 20 jours après l’infection. Si les personnes immunodéprimées sont les plus à même de développer des formes de Covid long, elles peuvent toucher n’importe qui.
On le sait maintenant, les (ré)infections ont des séquelles plus ou moins graves et irréversibles sur le système nerveux, respiratoire, digestif, musculaire, etc. Le Covid-19 est une maladie vasculaire qui peut toucher plusieurs organes vitaux, notamment dans le système cardiovasculaire. C’est un virus aéroporté, c’est-à-dire qui se propage dans l’air ambiant comme de la fumée, et un ⅓ est asymptomatique donc on ne le sait pas forcément. Le meilleur moyen pour éviter la propagation du virus et se protéger est le renouvellement de l’air et le port du masque FFP2, seul masque vraiment efficace.
Pourtant, le gouvernement a abandonné toute forme de politique de santé publique pour empêcher la propagation du virus, protéger les personnes à risque, quantifier et suivre la propagation du virus et des variants. Ainsi, l’Assurance maladie ne prend que partiellement en charge les tests de dépistage, et les périodes d’isolement pour les travailleur-euses ayant contracté le virus ont été levées : des salarié-es vont donc au travail en étant porteur-euses du virus.
Dans les lieux publics dont l’université, le port du masque n’est plus obligatoire et l’aération des pièces n’est plus systématique. Depuis 2020 et sous la pression du patronat, le gouvernement a enchaîné les mensonges, la mise en place des mesures liberticides, inefficaces et anti-sociales, avant de tout abandonner, alors que pourtant de véritables politiques publiques sont possibles et souhaitables. On a également assisté à une vague de mobilisation réactionnaire, eugéniste et anti-science sans précédent dans les rues et sur internet.
La disparition des mesures sanitaires dans les universités exclut de fait les étudiant-es immunodéprimé-es ou sujets à des problèmes de santé, qui sont livré-es à eux/elles-mêmes pour tenter de se protéger. Cela ne peut qu’encourager le décrochage scolaire, voire l’abandon des études, et provoque de fait l’isolement social d’un pan des étudiant-es.
Face à cet abandon des pouvoirs publics, des professionnel-les de santé et de notre camp social, des collectifs se montent pour organiser des distributions de masques, fabriquer des purificateurs d’air, et promeuvent l’information et la recherche scientifique sur le sujet.
Puisque non, le Covid c’est pas fini, pour protéger notre santé, et cesser d’exclure et mettre en danger des pans entiers de la population, nous revendiquons :
- Le rétablissement de l’obligation du port du masque dans les lieux publics y compris les établissements du supérieur.
- La distribution gratuite de masques FFP2 pour tou-tes sur les campus.
- L’installation de purificateurs d’air sur les lieux d’études.
- Sur le long terme, la planification de travaux de rénovation du système d’aération des bâtiments.
- L’équipement de détecteurs de CO2 dans chaque salle et amphithéâtre.
- La mise en place de stands de tests et de vaccination sur les campus.
- L’embauche et la titularisation massive de personnels de santé universitaire pour une vraie prise en charge des étudiant-es les plus à risques par la mission handicap et le SSU.
- La prise en charge médicale et sociale des personnes souffrant de Covid long par la Sécurité sociale.
Nous mettons en annexe un document récapitulant les modalités de remboursement restant ainsi que les collectifs et associations en rapport avec la lutte contre le Covid-19.