Du 6 au 8 février 2024 ont eu lieu les élections des représentant-e-s étudiant-e-s aux conseils des CROUS, les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires. Ces élections, tout comme les élections des conseils centraux des Universités, se voient de plus en plus investies par les organisations d’extrême-droite que sont l’UNI et la Cocarde. L’UNI a été fondée en réaction aux mouvements sociaux de mai 1968. Elle est historiquement proche de la droite conservatrice, mais ces dernières années elle est de plus en plus proche du Rassemblement National et de Reconquête, le parti d’Éric Zemmour. Elle affiche notamment son soutien aux politiques anti-immigration, anti-IVG, entre autres: on peut notamment retrouver sur leur site internet leurs campagnes comme par exemple « droit de vote aux immigrés, que reste-il aux français? » ou encore l’appel au démantèlement d’un camp de migrants. La Cocarde affiche avec encore plus de décomplexion ses idées racistes et même ouvertement fascistes. Fondée en 2015 par d’anciens membres de l’UNI, elle souhaite revendiquer une indépendance vis-à-vis des partis politiques et des idées plus radicales. Elle se présente comme “le dernier rempart idéologique aux théories de l’extrême gauche dans les universités : islamisme, indigénisme, haine de la France et de l’homme blanc, etc.” La Cocarde a construit une partie de sa réputation sur l’opposition, souvent physique et violente, aux militant-es mobilisé-es (attaques de manifestations avec barres de fer, etc.). Les importants moyens déployés par la Cocarde et l’UNI dans ces élections ne se concrétisent pas et démontrent que ces groupuscules sont ultra minoritaires sur nos lieux d’études. Nous devons les repousser hors de nos établissements, ne laisser aucune place à ces organisations dont les discours racistes, identitaires, et le tri social sont les fondements.
Sur ces deux dernières semaines uniquement :
L’UNI produit un communiqué calomnieux, qualifiant l’association EMF (Étudiant-e-s musulman-e-s de France) de « menace islamiste ». Des agressions se multiplient, comme à Strasbourg où l’UNI a agressé deux militantes de Solidaires étudiant-e-s, à Rennes où des membres l’UNI ont fait une descente à Sciences Po, ou à Lille où l’UNI a attaqué une mobilisation étudiante à Lille 3. La Cocarde revendique ouvertement dans sa profession de foi la préférence nationale. La Cocarde publie dans son site, à côté de leur profession de foi, un « jeu » où l’on peut frapper des « gauchistes » et des féministes. L’ancien responsable de la Cocarde Lyon, Sinisha Milinov condamné pour une agression raciste au couteau. L’actuel responsable et tête de liste de la section lyonnaise de la Cocarde est placé en garde à vue pour d’autres faits de violence.
Au vu de ces faits, de nombreux signalements ont été effectués aux CROUS et Universités.
Et que font-ils ? RIEN.
Il s’agit là :
– D’une banalisation des idées suprémacistes et racistes de ces organisations qui se donnent des voiles « démocratiques ».
– D’une mise en danger de la sécurité des étudiant-e-s.
Pour lutter contre l’extrême-droite, mais aussi contre les politiques racistes et anti-sociales qui leur servent de marche-pied, MOBILISONS-NOUS ! Cette lutte est quotidienne, et non seulement au moment des élections. Elle passera par l’organisation de notre camp social : le syndicalisme est un rempart contre l’extrême-droite.