Alors que le nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron débute, aucune mesure n’est
à la hauteur des besoins de la jeunesse.
Dans un contexte de précarité dramatique des jeunes et d’inflation records, les
annonces du Gouvernement sur le pouvoir d’achat sont largement insuffisantes. Les
revalorisations des bourses étudiantes et des aides au logement sont inférieures à
l’inflation et l’aide ponctuelle de 100€ ne touchera que peu d’étudiant·e·s. Le chômage
des jeunes est également toujours très élevé malgré les chiffres brandis par le
Gouvernement. Des milliers de jeunes doivent aller dans des distributions alimentaires
pour se nourrir. Face à l’urgence, nous attendons des mesures ambitieuses pour sortir
les étudiant·e·s, les jeunes travailleur·se·s, les jeunes sans emploi et les lycéen·ne·s
de la précarité de façon durable !
Le début du quinquennat est aussi marqué par un déni du manque de places dans
l’Enseignement supérieur en licence et en master. Pourtant, 116 000 candidat·e·s
n’ont pas eu de proposition sur Parcoursup et les témoignages d’étudiant·e·s
refusé·e·s dans tous leurs vœux en master se multiplient. Le Gouvernement fait le
choix d’organiser la sélection plutôt que d’investir dans l’enseignement supérieur. Le
résultat, c’est un tri social des jeunes, une angoisse renforcée des lycéen.ne.s et
étudiant·e·s, des projets d’avenir brisés. Ce sont aussi des milliers de jeunes
contraint·e·s d’étudier dans le privé et de payer des frais d’inscription exorbitants. À
l’opposée, chaque jeune devrait avoir le droit d’étudier dans la filière et le lieu de son
choix !
Ce nouveau quinquennat, c’est aussi une inaction environnementale qui continue.
Pourtant, le sixième rapport du GIEC a montré l’urgence d’agir pour limiter le
réchauffement climatique. Les incendies d’ampleur et les sécheresses qui ravagent
l’Europe en ce mois de juillet le rappellent de façon dramatique. Les jeunes veulent
une planète vivable pour leur avenir !
Les jeunes ne se reconnaissent pas dans une société qui nous met en concurrence
les uns contre les autres, une société qui n’a que le profit comme boussole. Il y a
pourtant un potentiel transformateur énorme dans la jeunesse qui est inexploité. Les
projets, les rêves de toute une génération viennent se briser sur le mur de politiques
libérales qui ne misent ni sur la jeunesse, ni sur l’avenir.
Plutôt que d’écouter les besoins de la jeunesse, le nouveau Gouvernement veut la
mettre au pas. Le choix de placer la Secrétaire d’État en charge de la Jeunesse sous
la cotutelle du Ministère des Armées et de l’Éducation Nationale en est révélateur.
Cette décision va à rebours d’avancées historiques pour l’émancipation de la
jeunesse !
Ainsi, nous revendiquons :
Pour les étudiant·e·s :
- Un plan d’urgence contre la précarité étudiante, en commençant par une
revalorisation significative et nettement supérieure à l’inflation des bourses et des APL - La mise en place d’un filet de sécurité sociale pour l’ensemble des étudiant
garantissant une protection sociale supérieure au seuil de pauvreté - L’embauche de personnels éducatifs, leur titularisation, la construction
d’infrastructures permettant à chaque jeune d’étudier dans la filière et le lieu de son
choix - La suppression de la sélection à l’entrée du master
Pour les lycéen·ne·s :
- L’abandon du processus de sélection de Parcoursup et davantage de moyens pour
l’orientation des élèves - Un plan de recrutement de personnels : professeur·e·s, infirmier·ère·s scolaires,
psychologues/conseiller·ère·s d’orientation, assistant·e·s d’éducation - La revalorisation des bourses lycéennes
Pour les jeunes en insertion professionnelle :
- L’ouverture immédiate du RSA pour les jeunes de moins de 25 ans en insertion afin
d’éviter qu’un trop grand nombre ne tombent dans l’extrême précarité - La suppression des contrats précaires pour aller vers le CDI et la titularisation
comme norme d’embauche - Un plan de recrutement de jeunes dans la santé, l’éducation et la transition
écologique - La hausse immédiate des rémunérations des stagiaires et apprenti·e·s et sa mise en
œuvre dès la première heure travaillée
Face à l’urgence environnementale, nous revendiquons aussi un plan d’action
ambitieux accompagné de moyens pour lutter contre le réchauffement
climatique et les dégradations environnementales, tout en adaptant nos sociétés
à un réchauffement qui a déjà commencé.
Signataires :
UNEF
Solidaires étudiant-e-s
Mouvement national lycéen
Union des Étudiants Communistes
Mouvement des Jeunes Communistes de France
La Voix Lycéenne
L’Alternative
FIDL
Les Jeunes Écologistes
Les Jeunes Générations
