ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Sylvie Retailleau succède à Vidal au poste de ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche

Même Macron, même politique

Ce vendredi 20 mai, le gouvernement a nommé Sylvie Retailleau au poste de ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, succédant à Frédérique Vidal. 

Enseignante chercheuse en et présidente de l’Université Paris-Saclay, Sylvie Retailleau est – comme Vidal – une architecte impliquée dans la libéralisation de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche depuis des années, notamment avec la mise en place de formations à deux vitesses. L’Université Paris-Saclay en est d’ailleurs l’exemple parfait : cette fusion de plusieurs établissements découle du projet d’améliorer le placement des universités françaises sur le classement de Shanghai (elle est d’ailleurs première dans le domaine des mathématiques dès sa création en 2020).

En parallèle de ce poste de présidente, Sylvie Retailleau s’est également attelé à participer au démantèlement de l’enseignement supérieur et de la recherche française en participant  aux travaux préparatoires de la Loi de Programmation et de la Recherche (LPR), qui aggrave la précarisation des enseignant-e-s chercheur-cheuse-s et ouvre encore davantage les portes de nos universités aux entreprises privées.

    Sa nomination ne nous étonne donc pas vraiment : avec elle, le gouvernement de Macron pourra poursuivre son projet de libéralisation progressive du service public que sont l’enseignement supérieur et la recherche.

    Car nous n’avons aucun doute sur le fait que Sylvie Retailleau inscrira sa politique dans la continuité de celle de Frédérique Vidal : Macron annonçait dès février dernier une augmentation généralisée des frais d’inscriptions, tandis que notre nouvelle ministre a pour projet une réforme des bourses sur critères sociaux qui ne peut qu’être une offensive envers les étudiant-e-s les plus précaires.  Cela ne dénotera en aucun cas avec les différentes réformes et mesures du premier quinquennat, ou avec leurs absences : une loi ORE déconstruisant les formations et instaurant la sélection à l’entrée de la licence, un plan Bienvenue en France fermant l’accès à l’enseignement supérieur français pour les étudiant-e-s étranger-e-s les plus pauvres, une absence de mesures efficaces sur la précarité étudiante tout comme une absence de mesures fortes face au COVID, etc. 

Rien de cela n’est étonnant : il s’agit uniquement de la continuation des politiques libérales mises en place par les gouvernement successifs s’incrivant dans la logique du Processus du Bologne, visant à fermer l’enseignement supérieur et la recherche aux classes populaires,  au profit d’un “rayonnement français” de nos universités et grandes écoles (mise en image avec le classement de Shanghai), et à des coupes budgétaires dans les filières les moins rentables.

    Si ce changement de ministre n’est en aucun cas un changement de politique, il reste nécessaire de s’organiser collectivement afin de faire face aux offensives annoncées contre nos conditions d’existence et d’études. Sur tous nos lieux d’études, il devient nécessaire de rejoindre ou créer des mobilisations en réponse à la libéralisation, que cela soit pour la défense de formations locales, contre la sélection ou contre la précarité étudiante. Peu importe le nom, Solidaires Étudiant-e-s continuera à construire le rapport de force pour imposer nos revendications.

    Dans l’ensemble de l’enseignement supérieur, contre la libéralisation et pour l’amélioration de nos conditions matérielles d’existence et d’études, syndiquons-nous !

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