Une situation catastrophique
Nous arrivons au terme d’un mandat présidentiel catastrophique pour l’enseignement supérieur. Alors que la précarité étudiante ainsi que celle des enseignant-e-s explose, nos conditions d’études se dégradent d’année en année.
Après Parcoursup, après la CVEC, après la gestion catastrophique de la crise sanitaire, la nature publique de l’enseignement supérieur est plus que menacé.
Le « Parcoursup master » n’a été que reporté à l’année prochaine et en Janvier dernier macron ne se privait
pas d’annoncer la fin de la gratuité de l’enseignement supérieur. De la même façon, les Établissements Publics Expérimentaux (EPE) qui se multiplient en France et tendent à se généraliser, sont annonciateurs des réformes à venir. Par décret, ces lieux d’études ne sont plus régis par le code de l’éducation : hausse des frais d’inscription, suppression d’élu-e-s étudiant-e-s dans les conseils… C’est donc la porte ouverte à de nouvelles attaques de nos droits !
Ce processus d’exploitation relève de la libéralisation de l’économie, de l’Enseignement Supérieur et de la
Recherche contre laquelle nous luttons depuis des années. A côté de ça, les quelques avancées gagnées par notre camp sont toujours remises en questions : la fin des repas à 1euro pour tou-te-s, en septembre, nous prouve que nos droits ne sont pas des acquis
Nos revendications
Afin que chacun.e puisse étudier librement nous demandons la fin de la sélection dans les facs et les lycées. S’il y a trop de demandes pour le nombre de places c’est parce que l’Etat refuse d’en créer depuis des décennies alors même que le nombre d’étudiant.e.s augmente. Le manque de place est un manque fabriqué pour permettre aux « Parcoursups » et autres TrouverMonMaster d’organiser la sélection sociale. Nous demandons donc le retrait de ces plateformes et de toutes les autres !
Et parce que cette sélection est aussi économique, nous revendiquons la hausse des bourses immédiatement, l’abrogation de l’assiduité obligatoire, ainsi que la mise en place d’un salaire étudiant !
En effet, tout comme les travailleur-se-s, les étudiant-e-s sont exploité-e-s : d’un point de vue global, les
universités fonctionnent de plus en plus comme des entreprises avec des logiques de rentabilité
De plus, les bourses sur critères sociaux n’étant pas assez élevées (que ça soit en terme de nombre ou de
montant), environ la moitié des étudiant-e-s sont salarié-e-s pendant leurs études (ajoutons à cela celles et ceux qui travaillent au noir). Ils et elles occupent la plus grande majorité du temps des postes précaires,
parfois légitimés par des “contrats étudiants” ultra flexibles.
Cette précarité touche tout particulièrement les étudiant.e.s étranger-e-s en France. C’est pourquoi nous
réclamons la suppression l’Administration Numérique des Etrangers en France (ANEF) et la régularisation
pure et simple des étudiant-e-s étranger-e-s sans papiers. Il n’y a pas de frontières dans l’enseignement
supérieur, mêmes savoirs, mêmes études, mêmes droits !
Une solution : la lutte
Il est indispensable d’annoncer au prochain.e président.e la couleur du prochain quinquennat : celle de la lutte et de la mobilisation ! C’est seulement ainsi que nous pourrons revendiquer l’amélioration des conditions de vie et d’études justes et dignes !
En reculant face au départ de la mobilisation contre TrouverMonMaster, le gouvernement nous a montrés
qu’il ne veut pas de contestations étudiantes en période électorale. Nos actions ont un poids, nous pouvons gagner !
C’est pourquoi nous appelons les étudiant-e-s à se joindre massivement aux manifestations du 17 mars au côtés des travailleur-se-s : luttons ensemble car c’est ensemble qu’on gagnera !