Alors que la précarité étudiante n’en finit pas d’augmenter, avec 1 étudiant-e sur 2 qui travaille sur son temps d’études, et l’extrême croissance des distributions alimentaires, on peut apercevoir une montée des groupes et actions de l’extrême droite dans l’enseignement supérieur. Les mots d’ordre médiatiques inspirés par des théories d’extrême droite sont repris dans le discours de certain-e-s candidat-e-s sur (presque) l’ensemble du spectre politique y compris par le gouvernement.
Sur ce terreau fertile de banalisation du racisme, de la misogynie et du mépris de classe, des groupes d’extrême-droite connaissent un regain d’activité en surfant sur les thèmes identitaires et nationalistes. Par exemple, l’UNI fait son beurre en prétendant combattre un “ensauvagement” de la société, « l’islamo gauchisme »1 ou en prenant la défense de la police. Pourtant, ces revendications ne sont basées sur aucune étude scientifique ni aucune base matérielle.
Plus que cela, les dernières années, les agressions de l’extrême-droite se multiplient : attaque de la fac de droit à Montpellier lors d’une occupation d’amphithéâtre contre la loi ORE2, attaque lors de la tenue d’une table par des camarades à Nice, ou d’un camarade de la CGT étudiante à Albi3etc. Les exemples s’accumulent, dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche ou ailleurs !
Face à cela, l’État et ses institutions semblent plus propice à chasser les militant-e-s antifascistes, qui constituent pourtant une plus faible menace pour la population. Alors que les militant-e-s d’extrême droite n’hésitent plus à agresser délibérément nos camarades et les personnes issues de minorités (comme avec l’attaque de nos camarades antifascistes lyonnais4), les militant-e-s antifascistes, elles et eux, organisent la solidarité là où l’État manque à ses obligations.
Si à l’université, on a pu aussi voir l’extrême droite réaliser des distributions alimentaires, elle les justifie comme de la charité s’opposant à ce qu’elle appelle “l’assistanat”. En effet, c’est bien elle qui applaudit toutes les réformes néo-libérales du gouvernement sur l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, tel que la hausse des frais d’inscriptions pour les étudiant-e-s étranger-e-s, etc.
Des pseudo-solutions sont proposées par l’UNI et le groupe parlementaire “les Républicains”, telle que des “tickets restaurants étudiants”5 à 6,60e, qui plutôt que d’investir l’argent public à construire des cité U et des restaurants universitaires, ou à augmenter les bourses, subventionne le privé à hauteur de 3,30€, l’autre moitié devant être payée de la poche des étudiant-e-s.
Force est de constater que la précarité étudiante n’est pas un sujet pour l’extrême droite, qui malgré des tentatives vaines pour s’en accaparer la lutte, opère maintenant un retour aux sources pour attaquer les luttes sociales et les militant-e-s de la solidarité.
Contre la menace fasciste, continuons à lutter contre la précarité étudiante, pour la solidarité, pour le service public, pour le salaire étudiant !
1Notre article sur les attaques réactionnaires du gouvernement face au mouvement social, syndicat et de manière globale les idées progressistes.
2Procès du commando armé de la fac de droit : les prévenu-e-s avouent tout ! : article de nos camarades de Solidaires Etudiant-e-s Montpellier
3Impunité et agressions d’extrême droite à Albi : communiqué de presse de nos camarades d’Albi sur l’attaque violente qu’ils ont subi le 25 octobre
4Une politique pénale de deux poids deux mesures à Lyon : tribune antifasciste lyonnaise sur Médiapart en soutien aux camarades de la GALE (Groupe Antifasciste Lyon et Environs) inculpé-e-s pour antifascisme !
5Ticket-restaurant étudiant : la proposition de loi adoptée par le Sénat, ce qu’elle prévoit
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