Anti-répressionCOMMUNIQUESDROITS ETUDIANTSENSEIGNEMENT SUPERIEURNon classé

Nanterre : le président matraque, la ministre applaudit

L’université de Nanterre a aujourd’hui été le théâtre de scènes d’une rare violence, dans la lignée des attaques contre les étudiant·e·s mobilisé·e·s de Montpellier, Lille ou Tolbiac. À une (petite) différence près : c’est cette fois le président Mr. Balaudé de Nanterre qui a lâché les forces de l’ordre à deux reprises sur ses étudiant·e·s. Bilan de l’opération, sept interpellations et deux étudiant·e·s blessé·e·s actuellement hospitalisé·e·s.
Suite à la fermeture administrative de l’université de Nanterre, le président avait fait entrer la police une première fois pour déloger les étudiant.e.s mobilisé·e·s qui avaient alors trouvé refuge sur le toit de la fac. La police s’est ensuite retirée, permettant aux grévistes de s’installer dans une salle vide pour y débattre et s’organiser en vue de la suite de la mobilisation.
C’est à ce moment que, toujours sous le regard bienveillant du président de Nanterre, un flot de CRS a investi les lieux, délogeant avec moult violences les étudiant·e·s. Plusieurs témoignages concordants nous informent que lors des interpellations, les «forces de l’ordre» ont semble-t-il en particulier visé les étudiant·e·s syndiqué·e·s. En effet, parmi les personnes interpellées se trouvent plusieurs militants UNEF, ainsi que des membres d’organisations politiques.
Lien vers un tweet contenant une vidéo du début de l’interversion:

En sommes-nous arrivés au moment où le simple fait d’adhérer à un syndicat devient une circonstance aggravante, un motif d’interpellation et de garde à vue ? Et que dire des brutalités ayant notamment entraîné deux hospitalisations ? La réunion ainsi évacuée par les CRS était, rappelons-le, calme et pacifique…
Questionné sur sa gestion «un tantinet» musclé des velléités de discussion et d’auto-organisation des étudiant·e·s mobilisé·e·s de Nanterre, le président nous assure que «les étudiants représentaient un danger».
Solidaires Étudiant·e·s exprime tout son soutien aux personnes blessées, interpellées, ainsi qu’aux étudiant·e·s, profs et personnels de l’Université de Nanterre.
Si les étudiant·e·s, à fortiori syndicalistes, sont considéré·e·s comme un danger pour l’université de Nanterre, c’est peut-être son président qui en est un pour la démocratie.
Si les étudiant·e·s qui se retrouvent pour échanger, débattre, et s’engager sont un danger pour l’université, le problème n’est pas les étudiant·e·s ; le problème c’est le président.
Frédérique Vidal s’est exprimé dans le même sens. Elle ne supporte ni le débat ni qu’on la contredise, elle exige qu’on se taise, à coup de matraque au besoin. Pour une ministre de l’éducation, quel exemple !

Les étudiant·e·s mobilisé·e·s et grévistes de Nanterre publieront un communiqué dès demain.


Voici le communiqué du comité de Nanterre en citation et un lien Facebook vers ce communiqué:

[COMMUNIQUÉ DU COMITÉ DE MOBILISATION DE L’UNIVERSITÉ DE NANTERRE]
L’intervention policière et la répression violente sur l’ensemble des personnes mobilisées présentes ce lundi 9 avril 2018 en Assemblée Générale à Nanterre est une réponse à la visibilité politique que s’est donnée la mobilisation en s’amplifiant dans de très nombreuses facs et à la Coordination Nationale Étudiante de ce week-end, réunissant 35 facs mobilisées. Une Coordination qui appelait à construire une mobilisation commune de l’ensemble des secteurs face à la politique antisociale du gouvernement.
Ce n’est donc pas anodin si c’est aujourd’hui, jour de convergence avec les cheminot.e.s rassemblé.e.s à Invalides, que le gouvernement et le président de l’université de Nanterre nous envoient les CRS.
Au moment où les facs se mobilisent pour rester ouvertes à tout.e.s alors que les réformes en cours veulent mettre fin à l’éducation égale pour tout.e.s, le gouvernement fait entrer les CRS armés pour nous déloger violemment. Alors que les étudiant.e.s occupaient un amphi pour en faire un lieu de débat politique ouvert à tout.e.s et que se tenait une assemblée générale, les CRS sont entrés dans la salle pour en déloger violemment les centaines d’étudiant.e.s, profs et personnels réunis, faisant plusieurs blessés et interpellant de façon ciblée des militants de la mobilisation.
La journée de demain ne peut pas se dérouler de façon normale !
Nous revendiquons donc la démission du président de l’université qui se félicite de cette attaque et qui accuse les personnes présentes discutant en assemblée générale de «violence et dégradation» ; ainsi que l’abandon des poursuites pour les étudiants interpellés.
Nous appelons à continuer la mobilisation contre ce gouvernement qui attaque tous les secteurs.
Nous appelons à la convergence de tou.te.s celleux qui veulent dire non à cette attaque globale du gouvernement.
Soyons nombreuses.x et regroupé.e.s contre ce gouvernement qui emprisonne les militant.e.s du mouvement.

À titre de sources des vidéos des évènements de l’après midi à l’université de Nanterre:

Share this post

About the author