Incendie à la résidence Condillac.
L’insalubrité de la résidence en cause : le CROUS est responsable !
Le vendredi 17 février 2017 dans la matinée, un incendie se déclare dans le bloc 3 de la résidence universitaire Condillac A (dit Condillac Vieux). Une aide médico-psychologique est mise en place pendant la maîtrise de l’incendie dans l’enceinte du bâtiment de l’Aquarium pour venir en aide aux victimes respiratoires ainsi qu’aux résident.e.s en état de choc. Une partie des étudiant.e.s sinistré.e.s (une cinquantaine sur les 106 touché.e.s) sont relogé.e.s à la résidence universitaire du Rabot (Bastille) et du Village Olympique, dépourvu.e.s de tous leurs effets personnels suite à l’évacuation précipitée de leur logement.
Dans l’après-midi, une mobilisation étudiante, syndicale et associative essaie leur venir en aide d’urgence. Rapidement, Solidaires Etudiant.e.s et l’UEC s’organisent en appelant à une collecte de vêtements et en allant en chercher dans différents lieux autogérés (squat du Marais, du 106, …) qui nous fournissent gracieusement vêtements et chaussures. Des étudiant.e.s font preuve de solidarité en donnant de leurs propres affaires (vêtements, nourriture…) ou en achetant des produits d’hygiène à leurs frais. D’autre part, la Croix Rouge est contactée par les services du CROUS pour mettre à disposition des relogé.e.s des kits d’hygiènes. Les vêtements ainsi que les kits sont transportés dès 18h aux étudiant.e.s sinistré.e.s relogé.e.s dans la résidence étudiante du Village Olympique.
Nous condamnons les pratiques de l’UGA qui s’approprie honteusement la mise en place de l’aide d’urgence à la place des associations dans son communiqué ! Le vendredi, l’aide de l’UGA était nulle.
En fin d’après-midi le vendredi, le caractère exceptionnel de la situation ne semble pas alarmer outre mesure les services du CROUS qui peinent à orienter les étudiant.e.s sinistré.e.s, arrivant sur place après leurs cours. La communication déplorable du CROUS conduit ces dernier.e.s à être redirigé.e.s vers des accueils de résidence, celles-ci ne disposant d’aucune consigne précise pour les aider. Le manque évident de moyens déployés par le CROUS a contraint Solidaires Etudiant.e.s, ainsi que plusieurs associations, à devoir prendre en charge le travail qui aurait dû être assuré exceptionnellement par les services du CROUS eux-mêmes.
Le vendredi soir, le CROUS se contente d’offrir une aide ponctuelle de 50€ aux 35 relogé.e.s du Village Olympique et quitte les lieux .
Le lendemain, le bref passage d’un membre de la direction du CROUS aura surtout pour but de dédouaner la responsabilité du CROUS dans l’incendie. L’absence d’employé.e.s du CROUS sur place (au Village Olympique et au Rabot) pour plus d’une heure laisse les étudiant.e.s relogé.e.s livré.e.s à eux et elles-mêmes. Pour pallier à cette absence, le Droit au Logement, et des associations communautaires se mobilisent pour fournir des vivres aux étudiant.e.s et les soutenir face à leurs démarches. Les initiatives individuelles se multiplient et les dons spontanés de nourriture et de produits d’hygiène permettent d’aider temporairement les étudiant.e.s.
Jusqu’à lundi matin 10h, les étudiant.e.s sinistré.e.s se voient privé.e.s de suivi et d’aide médico-psychologique, ce qui conduira l’un.e d’entre eux à faire une tentative de suicide durant le week-end. Il semble que c’est seulement après cet événement que les institutions ont trouvé qu’il était pertinent d’agir (facilitation des démarches avec la préfecture pour obtenir des papiers d’identité après qu’ils aient brûlés, aménagement des cursus universitaires, transports gratuits…)
Durant la journée de mardi, le caractère accidentel de l’incendie de l’aile 3 de la résidence est avérée par l’enquête policière. Nous pointons encore une fois l’insalubrité des hébergements proposés par le CROUS aux étudiant.e.s, notamment aux plus précaires qui ne peuvent payer le loyer des résidences rénovées. Tout.e étudiant.e devrait avoir le droit à un logement salubre, qui ne mette en danger ni la réussite de ses études ni sa santé ! Cette année nous avions déjà alerté plusieurs fois le CROUS sur l’insalubrité de la résidence Condillac et avons réalisé plusieurs portes-à-portes à l’intérieur pour s’informer de l’état des étudiant.e.s logé.e.s !
3 semaines avant l’incendie, les services du CROUS nous confirmaient une rénovation des logements de Condillac Vieux prévue pour début 2019… Le retard évident de cette décision, au vu des récents événements, ne fait que confirmer l’état déplorable du bâtiment !
Nous exigeons donc que le CROUS prenne enfin ses responsabilités et engage urgemment une rénovation de l’ensemble des résidences vétustes sans augmentation de loyer. Qu’elles soient détruites dans 1 mois ou dans 3 ans, rien ne justifie d’offrir aux étudiant.e.s des logements insalubres et potentiellement dangereux pour leur intégrité physique.
Par la baisse constante des moyens affectés au CROUS, le gouvernement se trouve responsable de la situation délétère dans laquelle se trouve les CROUS. De l’argent doit être réaffecté dès a présent et massivement dans ce service public primordial pour les étudiant.e.s.
Le CROUS et ses représentant.e.s locaux comme nationaux sont responsables de la totalité des dégâts matériels et humains occasionnés par l’accident. Ils sont aussi coupables par leur irresponsabilité et leur absence totale de professionnalisme de la mise en danger des résident.e.s qui n’ont pas été correctement pris en charge psychologiquement et dont un à tenter de se suicider !
Nous attendons désormais des mesures fortes pour sortir par le haut de cet événement douloureux.
Nous revendiquons donc pour les étudiant.e.s sinistré.e.s par l’incendie :
la gratuité ou le remboursement du loyer de février– l’absence d’augmentation du loyer dans leurs nouvelles résidences
la reconnaissance publique du CROUS de leur responsabilité dans la prévention de l’incendie et dans la gestion chaotique de l’après, permettant ainsi à l’assurance du CROUS de prendre en charge le sinistre.
Et plus généralement :
la rénovation immédiate des cités Universitaires vétustes sans augmentation de loyer
en prévision du manque de logements à 150 euros par mois l’année prochaine, la mis en place d’une baisse de loyers temporaire sur une résidence pour continuer à accueillir les étudiant-e-s précaires et étrangers.
Une association loi 1901 des victimes se met en place pour faciliter l’ensemble des démarches juridiques à venir. Nous sommes à leur disposition pour s’organiser ensemble et faciliter la défense de leurs droits.
Le principal est de ne pas rester isolé.e.s et de faire en sorte que cet accident ne se reproduise pas.