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Pour les étudiant-e-s aussi, les congés sont un droit, pas un privilège !

Pour les étudiant-e-s aussi, les congés sont un droit, pas un privilège !

A propos de l’amendement concernant les étudiant-e-s salarié-e-s dans la loi Macron

Alors que 46% des étudiant-e-s sont contraint-e-s de se salarier pour financer leurs études[1]; alors que la poursuite d’une activité salariale nuit à la réussite scolaire[2], on attendrait d’un gouvernement qui prétend faire de la « jeunesse » une priorité qu’il prenne à bras le corps ce problème. Il pourrait décider d’augmenter massivement en nombre et en valeur les bourses sur critères sociaux, il pourrait encadrer les loyers, qui constituent la majeure partie du budget des étudiant-e-s, pour leur permettre d’étudier et de vivre dans de bonnes conditions. Mais non… En guise de solution, un minuscule amendement, très loin d’être satisfaisant, s’est glissé dans la loi Macron.

Suite à l’initiative d’une députée PS, la loi prévoit d’offrir aux étudiant-e-s salarié-e-s un congé de cinq journées par semestre pour leur permettre de réviser leurs examens. Ce n’est pas une mauvaise chose, surtout quand on connait la difficulté de faire reconnaitre par l’université ou par les employeurs le statut d’étudiant-e-s salarié-e-s. Au départ, l’amendement prévoyait de maintenir le salaire. Mais c’était sans compter l’intervention de l’UMP ! Ce dernier a déposé un sous-amendement, adopté par les parlementaires avec l’aide du PS, qui supprime cette rémunération. Autrement dit, ces congés deviennent des congés sans soldes. Des congés pour réviser oui, mais à nos frais!

Encore une fois, ce sont les étudiant-e-s en difficultés financières qui seront pénalisé-e-s. Pour un contrat à temps partiel, de 20 heures hebdomadaires payées au Smic horaire, c’est plus d’une centaine d’euros de perdu à la fin du mois. Est-ce que les parlementaires pensent que les étudiant-e-s se salarient pour le fun ? Les étudiant-e-s se salarient parce qu’ils et elles besoin de payer leur loyer et remplir leur frigo. Comment les étudiant-e-s feront pour prendre ce  « Crédit Temps Révision » ? Ils arrêteront de manger ? Non, ils et elles continueront de galérer chaque mois en cumulant emploi et étude.

Cette mesure, dans le quota d’heures qu’elle impose pour pouvoir disposer du congé, est justifiée de la façon suivante : « afin de ne pas pénaliser certains employeurs ». C’est encore les employeurs qui sont privilégiés, eux qui, rappelons-le, ont intérêt le reste du temps à embaucher ces étudiant-e-s payé-e-s une misère, flexibles et pas trop revendicatif/ves. Encore un exemple qui montre que la loi Macron, c’est la loi des patrons ! C’est la loi qui dégrade nos conditions d’embauche et nos conditions de travail au profit du droit patronal : généralisation du travail le dimanche, plus de visite médicale d’embauche et recours à la médecine générale plutôt qu’à la médecine du travail, privatisation du secteur public… Ces congés sans soldes ne sont que de la poudre aux yeux: en aucun cas ils ne pourraient constituer une véritable mesure en faveur des étudiant-e-s salarié-e-s; en aucun cas ils ne permettront de lutter véritablement contre les inégalités d’accès et de réussite dans l’enseignement supérieur.

Halte au salariat contraint !

Augmentons les bourses en nombre et en montant !

Solidaires étudiant-e-s, syndicats de luttes / Porte-parolat :

06.86.80.24.45 /

http://www.solidaires-etudiant-e-s.org / contact@solidaires-

etudiant-e-s.org

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