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Projection du nombre d'étudiant-e-s : cherchez l'erreur !

Projection du nombre d'étudiant-e-s : cherchez l'erreur !


Fin avril le ministère de l’éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche a publié leur « projection des effectifs dans l’Enseignement supérieur pour les rentrées de 2014 à 2023 »1. Le ministère prévoit, entre autre, l’augmentation du nombre d’étudiant-e-s, on apprend par exemple qu’ils prévoient 219.700 étudiant-e-s en plus en 2023.

On peut tirer au moins deux enseignements de cette étude :

Alors qu’elles sont en permanence dévalorisées, que le gouvernement et les entreprises accordent la priorité au développement des écoles2, les universités sont les lieux qui accueillent le plus de monde dans l’enseignement supérieur. Cette année, l’accroissement du nombre d’étudiant-e-s serait de 1,9 % dans les facs alors qu’il n’est que de 1,7 % dans les écoles d’ingé, 1,5 % dans les IUT, etc. L’université est un espace central de l’Enseignement supérieur. C’est dans cet espace que les investissements publics sont les plus nécessaires. C’est aussi là où ils sont les plus légitimes.

Le Ministère est donc parfaitement conscient qu’il y aura de plus en plus d’étudiant-e-s dans les années à venir alors qu’il baisse le budget, ne fait rien pour lutter contre la fermeture d’annexes et petites universités. Bien au contraire: avec la loi Fioraso et la régionalisation de l’Enseignement supérieur, il pousse au centralisme, à la fusion des services qui entraînent la réduction du personnel. Quand on voit que les universités qui viennent d’être reconstruites, ou qui sont en cours de reconstruction, peuvent accueillir de moins en moins d’étudiant-e-s, on peut se poser des questions sur la politique du gouvernement. Comment accueillir plus d’étudiant-e-s avec moins de moyens, moins d’espace, moins de personnel? Un exemple éclairant, parmi de multiples autres: depuis son ouverture, le nouveau bâtiment Olympe de Gouges du Mirail (UFR SES et HAA) ne peut même pas accueillir la moitié des cours de licence de sociologie. Et que dire de l’université de Paris 7 – Diderot où l’aménagement fait par Vinci entrave la circulation des étudiant-e-s et des personnels3, ce qui dégrade les conditions de travail et d’étude.

Solidaires étudiant-e-s revendique :

la construction d’universités publiques qui peuvent réellement accueillir le nombre d’étudiant-e-s sans installer des préfabriqués ou surcharger les salles.

l’arrêt des conventions avec le privé : le Ministère doit subventionner seulement des espaces d’enseignement public.

– une augmentation du budget de l’ESR et le réengagement de l’état dans les universités en fonction des besoins.

Solidaires étudiant-e-s, syndicats de luttes / Porte-parolat : 06.86.80.24.45 /

http://solidaires-etudiant-e-s.org/site / contact@solidaires-etudiant-e-s.org

1http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid88218/les-effectifs-universitaires-en-hausse-de-1-2-en-2014-2015.html

2Bodin Romuald & Orange Sophie. L’université n’est pas en crise,Éd. du Croquant, 2013.

3http://www.solidaires-etudiant.org/blog/2015/02/23/ppp-de-paris-7-luniversite-et-vinci-doivent-prendre-leurs-responsabilites/

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