Retrouvez la carte interactive ici
Depuis environ deux ans, les syndicats membres de notre fédération ont pu attester de la résurgence de groupuscules d’extrême-droite au sein de nos universités.
En effet, depuis la mobilisation nationale contre le plan étudiant en 2018, et avec l’essor de nouvelles formes de mobilisations sociales notamment par le mouvement contestataire des Gilets Jaunes, ce qu’on appelle la « droite dure » a commencé à s’organiser et à devenir de plus en plus active sur nos campus.
Au niveau étudiant, cette résurgence s’est traduite à la fois par la formation ou reformation de la Cocarde Étudiante, par l’implantation de nombreuses sections de l’Action Française mais aussi par la montée des « identitaires ».
L’idéologie d’extrême droite, qu’elle soit royaliste, identitaire ou racialiste rentre de fait en contradiction avec la vision de l’université et plus largement de la société, que nous défendons. Nous luttons fermement chaque jour contre tout ce qui crée le terreau favorable au fascisme : aliénation au travail, oppression raciste, sexiste, xénophobe, homophobe, transphobe … Ces groupes fascistes s’appuient sur une vision réactionnaire et conservatrice de la société pour donner du sens à leurs actions, et entrent ainsi en totale opposition avec ce que nous défendons et construisons chaque jour.
Ces idéologies sont en corrélation directe et constante avec la bourgeoisie, et sont ainsi l’ennemi des travailleur-euses ! Elles sont par ailleurs intrinsèquement liées aux modes d’action violents. Ces groupes emploient le harcèlement moral comme à Lyon ou Montpellier pour tenter de casser les luttes sociales et sont responsables d’agressions racistes, comme à Lille par exemple.
Face à cela, nous avons décidé de dresser un état des lieux de l’extrême droite dans nos universités, qui se matérialise par une cartographie.
Sur celle-ci, que vous pourrez consulter bientôt sur notre site, vous trouverez les groupes actifs sur les campus, leurs modes d’action et degrés de violence. Nous pensons qu’il est nécessaire que les étudiant-e-s défendant l’idée d’une université libre et ouverte à tou-te-s aient accès à ces informations et puissent s’en saisir pour lutter contre la montée de l’extrême-droite sur nos campus. C’est pourquoi sur la carte vous trouverez également la liste des collectifs antifascistes présents au niveau local et national, des liens vers les médias locaux indépendants et antifascistes, mais aussi des lieux où vous pourrez pratiquer de l’autodéfense, en mixité ou en non-mixité.
Quel bilan faisons-nous de cet état des lieux ?
Les groupes les plus actifs sont l’UNI, la Cocarde Étudiante ainsi que l’Action Française. On retrouve également dans une moindre mesure la présence de Génération Identitaire de certains groupes locaux identitaires et régionalistes.
L’UNI se revendique comme étant un « syndicat étudiant », qui existe depuis 1969, se revendiquant gaulliste et pour l' »union de la Droite ». La particularité de cette organisation est de présenter régulièrement des listes aux élections des conseils au niveau local (CROUS, conseils centraux) mais aussi au niveau national (CNOUS, CNESER). Si l’UNI joue sur une vitrine légale relativement présentable, nombreux de ses membres sont souvent en réalité affilié-es à des groupes violents, comme la Cocarde ou l’ancien Bastion Social. Elle s’oppose régulièrement à toute forme de mobilisation sociale.
La Cocarde Étudiante, créée en 2015, est une organisation étudiante se revendiquant comme indépendante de tout parti politique, de droite conservatrice, gaulliste et souverainiste. Elle rassemble dans 22 universités de France toutes les tendances de droite, allant du Front National à Génération identitaire ou encore Debout la France. Cette organisation s’oppose elle aussi à toute forme de mobilisation étudiante à l’Université, présente sur les blocages et en Assemblées Générales, elle n’hésite pas à user de méthodes particulièrement violentes.
L’Action Française, pour sa part créée en 1899, est l’une des organisations les plus anciennes encore active de nos jours. Construite à l’époque de l’Affaire Dreyfus sur des bases antisémites (nourrie par la pensée de Charles Maurras), elle est royaliste et nationaliste. De nos jours, elle organise régulièrement des conférences trempées de xénophobie, et ses membres sont auteurs de nombreuses agressions.
Face à la montée de l’extrême droite dans les universités, nous appelons les étudiant-e-s à s’organiser collectivement dans les syndicats et les collectifs antifascistes pour constituer un front unitaire de lutte !
L’antifascisme est l’affaire de tou-te-s :
Fachos, ni à la fac ni ailleurs !