Depuis le jeudi 7 décembre, on voit proliférer des rassemblements d’extrême-droite sous le mot d’ordre “Stop aux massacres des français” : à Reims, Lille, Bordeaux, Tours, Nantes, etc. . Si une partie d’entre eux ont été interdits par leur préfecture, ces initiatives doivent nous alerter sur la progression de l’extrême-droite en France.
Si la montée de l’extrême-droite est un processus de longue date, les événements d’octobre en Palestine ont ouvert une séquence qui a accéléré la dynamique raciste contre les arabes et les noirs. Ces événements ont alimenté le fantasme d’une guerre de civilisations contre le monde arabe qui se décline en France par la construction d’un ennemi intérieur.
Si l’extrême-droite avait déjà par le passé instrumentalisé des meurtres pour construire un tel ennemi, jamais elle ne l’avait fait d’une manière aussi débridée qu’avec le mot d’ordre “Stop aux massacres des français”. Ce mot d’ordre montre bien l’ennemi intérieur que ces rassemblements cherchent à construire : les immigrés, les arabes, les musulmans, les noirs, bref ce qu’elle considère comme “barbares”. Désormais, l’extrême-droite réussit plus qu’auaparavant à imposer ses thèmes et utilise tout ce qui est à sa portée pour attiser cette haine et cultiver un sentiment nationaliste.
Si l’extrême-droite prend autant ses aises, c’est également due à la couverture médiatique et la lecture dominante des événements en Palestine, qui tendent souvent à opposer une Palestine barbare à un Israël civilisé. Toute cette vision des faits a contribué à légitimer ces initiatives d’extrême-droite qui sèment la peur autour d’une prétendue menace “arabe” ou musulmane. Céder sur cette lecture des faits leur ouvre donc la voie.
Ce lien intime entre le pouvoir et les organisations d’extrême-droite montre que la montée de l’extrême-droite n’est pas que le fait de ces organisations étiquetées d’extrême-droite (RN, Reconquête et autres groupuscules fascistes). Si ces organisations parviennent à s’installer, c’est que leurs idées se banalisent dans le débat public et les politiques d’Etat. L’extrême-droite progresse aussi du côté de l’Etat par des politiques anti-migratoires, racistes et islamophobes. Il suffit ici de penser à la dissolution du CCIF et la loi séparatisme, l’interdiction de l’abaya, la loi asile-immigration, le passage de frais d’inscriptions à l’université à 3000€ pour des étudiants non-européens, etc. .
Solidaires étudiant-e-s alerte sur le tournant raciste actuel et appelle :
- à se mobiliser contre ces rassemblements d’extrême-droite
- à joindre les manifestations autour du 18/12 contre la loi immigration
- à saper le fantasme d’une guerre de civilisations en montrant notre solidarité avec le peuple palestinien sur nos lieux d’études avec les Comités Palestine et en dehors