Le gouvernement a annoncée une nouvelle perspective de destruction de l’enseignement supérieur avec : « Trouver Mon Master », sorte de Parcoursup pour l’accès au Master. L’objectif : durcir et automatiser le principe de sélection. Avec Trouver mon Master, les acceptations en master iront jusqu’en août.
Cela signifie plusieurs choses : d’une part, une grande partie des étudiant-es devront passer leurs vacances entières à stresser et à vérifier la plateforme quotidiennement. D’autre part, ces étudiant-e-s seront dans l’incertitude vis à vis de leur logement jusqu’en aout, pour une rentrée en septembre. Comment aborder un master sereinement dans ces conditions ? Le gouvernement prévoit dans son calendrier que les délais de réponse à une proposition se réduisent au fil de la procédure. Ainsi, si durant les premiers mois les étudiants auront 3 jours, ce délais est réduit à 1 jour en aoùt ! Autrement dit, pour trouver son master, il va falloir aller sur la plateforme TOUS les jours !
Ajoutons que jusqu’en juillet les vœux ne seront pas hiérarchisés, ce qui signifie que la sélection se fera uniquement sur dossier et pas sur la volonté et les projets de l’étudiant-e. Pourtant on sait très bien que la « valeur » d’un dossier dépend de notre situation sociale. Comment des étudiant-es obligé-es de travailler pourraient rivaliser avec des étudiant-es passant leur temps à bosser leurs cours ?
Malgré les apparences, la plateforme trouver mon master ne permettra pas de centraliser les dossiers. En effet, les critères de sélection restant décidés par les universités, si vous voulez être acceptés dans un master il faudra absolument personnaliser votre dossier pour chaque candidature.
Comme toujours ce gouvernement avance de manière autoritaire, avec la ferme intention de l’appliquer dès mars 2023. Leur volonté est de faire passer le projet en nous vendant une simplification de procédure, alors que que cette plateforme ne servira qu’à accentuer la sélection en master !
Une pénurie de place organisée
Le manque de place est la conséquence du refus de l’Etat et du ministère d’investir massivement dans l’Université ! Par conséquent, cette année plus de 7500 étudiant-es n’ont pas eu d’affectation en Master, pire, lasituation se dégrade encore… Nous, syndicats de luttes, pensons que tout le monde doit avoir accès à un enseignement de qualité, gratuit, critique et émancipateur.
La sélection un outil des classes dominantes
L’objectif du gouvernement et des présidences d’universités est clair : réduire le nombre d’étudiant-es en master. Cette politique accroît l’exclusion des étudiant-es issu-e-s des classes populaires. On compte seulement 10% d’étudiant-es issu-es des classes populaires à l’université, alors qu’iels représentent pourtant 22% d’une classe d’âge. Au contraire, les enfants de cadre et profession intellectuelles sont surreprésenté-es.
Le principe de sélection défendu par nos dirigeants repose sur un soi-disant « mérite » et favorise les classes privilégiées alors que chacun-e devrait accéder au Master de son choix. Avec la sélection, il ne s’agit pas seulement d’« avoir le niveau », mais d’« être meilleur-e » que les autres selon des critères arbitraires, les étudiant-es sont ainsi mis-es en compétition au profit des dominant-es !
Face à ces politiques inégalitaires qui font fonctionner l’Université sur des logiques marchandes, cassent les conditions d’études et de travail des personnels, revendiquons une autre université : libre, gratuite et émancipatrice.
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