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La vaste fumisterie du numéro d'urgence ministériel "contre la précarité étudiante"

La vaste fumisterie du numéro d'urgence   ministériel "contre la précarité étudiante"

Ce vendredi 10 janvier, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche lance un numéro d’information — le 0 806 000 278 — à destination des étudiant-e-s éprouvant des difficultés financières, afin de les orienter et de les informer vers les aides d’urgence existantes. Au lieu d’écouter l’ensemble des organisations étudiantes qui réclament des mesures d’urgence1, le ministère persiste et signe dans son idée navrante de numéro, qui aura mis deux mois pour être mis en place — ce qui ne correspond guère à l’idée que nous nous faisons de « l’urgence ».


Si Solidaires étudiant-e-s n’attendait rien de ce numéro d’urgence, le ministère réussit contre toute attente à nous décevoir davantage. Ce numéro n’est pas un numéro vert : il n’est donc pas gratuit et coûte le prix d’un appel local. De plus, ce numéro est uniquement disponible de 9 heures à 17 heures, du lundi au vendredi, soit aux horaires où les étudiant-e-s sont en cours ou au travail. Comment les étudiant-e-s précaires, et notamment celles et ceux qui travaillent, pourront appeler ce numéro ? 


Ce numéro d’urgence n’est qu’une vaste fumisterie : il s’agit d’une mesure largement insuffisante. La précarité étudiante ne saurait être résorbée, et encore moins résolue, à grand renfort de boite vocale. Pour rappel, la MGEN a observé que 43% des étudiant-e-s renoncent aux soins, et que parmi elles et eux, 51% disent qu’ils et elles n’en ont pas les moyens financiers. 


La ministre Frédérique Vidal tente de se dédouaner en parlant d’une augmentation de 46 millions d’euros des bourses à la rentrée 2019 : il s’agit uniquement d’une compensation face à l’inflation de l’année, qui ne rattrape pas l’inflation des années précédentes où les bourses avaient été gelées, et à l’augmentation du nombre de boursier-e-s. En réalité, les bourses ont été revalorisées d’environ 1%, soit 11 à 61€ de plus par an. Le gouvernement ne semble toujours pas prendre conscience de la gravité structurelle de la situation, de ses défaillances institutionnelles systématiques aux conséquences dramatiques, destructrices de vies. 

Il est nécessaire d’engager des actions urgentes et immédiates pour que des tragédies telles que celle que nous connaissons depuis le 8 novembre2 ne se reproduisent pas. Solidaires étudiant-e-s revendique la mise en place des mesures suivantes3

-sur le logement : la construction massive de cités universitaires (avec comme objectif minimal à trois ans d’y loger 10% des étudiant-e-s contre 6% actuellement) et la restauration de l’ensemble des logements insalubres afin de garantir aux étudiant-e-s un réel droit au logement ; 

-sur les aides sociales : la hausse immédiate d’au moins 20% des bourses, ainsi que l’augmentation du nombre de ses bénéficiaires, pour que tous et toutes puissent étudier dans des conditions financières dignes ;

-la simplification des démarches d’accès aux aides d’urgence et l’augmentation du budget qui leur est alloué ;

-sur la santé : le renforcement massif des services de santé (physique et psychique) universitaires en termes de moyens et de personnel afin d’accueillir dans les meilleures conditions les étudiant-e-s qui en ont besoin. 

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