La Ministre de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a annoncé lors de l’université d’été de la Conférence des Présidents d’Universités (CPU) que 30 millions d’euros supplémentaires seront consacrés à la « sécurité » des campus pour compenser (en partie) les dépenses des universités pour coller aux normes des plans Vigipirate, des normes inefficaces liées à une politique paranoïaque et communicationnelle.
Mais ces 30 millions ne sortent pas de nulle part. Ils sont en fait une exonération partielle de l’amende que doivent payer les universités qui ne respectent pas l’obligation d’employer 6% de personnels en situation de handicap, ce qui les concernent toutes à quelques rares exceptions près (Montpellier-Paul Valéry notamment). Cette amende est une contribution directe au Fonds d’Insertion des Personnes Handicapés dans la Fonction Publique (FIPHFP) qui finance des dispositifs d’aide et d’accompagnement de personnels handicapé.e.s.
Les universités françaises rechignent depuis plusieurs années à payer cette amende par de petites manœuvres : après un taux réduit (environ un tiers) jusqu’en 2016, elles avaient tenté d’être exonérées de ces amendes en faisant passer des amendements en douce au Parlement.
Résultat : le développement d’actions du FIPHFP est de plus en plus menacé.
En bref, les personnes en situation de handicap passeront encore à la trappe parce que, de toute façon, et nous n’avions plus besoin de démonstration, ce gouvernement s’en fout. Cette dernière manœuvre n’est qu’une preuve de plus de l’hypocrisie des gouvernements successifs concernant l’insertion des personnes handicapé-e-s.
Pour un enseignement supérieur et une fonction publique véritablement ouverte à tou-te-s, au service de tou-te-s, Solidaires étudiant-e-s demande que les contributions FIPHFP soient sanctuarisées et que les budgets destinés aux étudiant-e-s en situation de handicap soient augmentés.