Solidarité et résistance
Nous sommes attristé-e-s et consterné-e-s par la gravité des attentats qui ont eu lieu vendredi dernier à Paris et à Saint-Denis. Nous exprimons toute notre solidarité avec les victimes et leurs proches. Quand l’organisation responsable des attentats tente d’instiller la terreur, la mise en place par le gouvernement de certaines mesures tend à la renforcer, empêchant des cadres de débat et de solidarité nécessaires pour déconstruire les premiers sentiments de peur partagés dans la population. Depuis le début de la semaine, les effets de la mise en place de l’état d’urgence se font sentir dans nos universités et nos lieux d’étude. En effet, dans la plupart de ceux-ci, des contrôles de cartes et des fouilles de sacs ont lieu, parfois amenant à la création d’attroupements à l’entrée des établissements, ce qui va contre les principes mêmes de sécurité recherchés avec la mise en place de ces mesures. Ces contrôles enferment de plus les établissements et les étudiant-e-s, empêchant même parfois des étudiant-e-s de certaines universités d’une même ville d’accéder à une autre université, comme c’est le cas à Montpellier! De plus, dans nombre d’établissements, toutes les initiatives des étudiant-e-s et personnel-le-s prévues ont été annulées : réunions, tenue de table, de conférence, projections, sont ainsi interdites. Dans le contexte d’une précipitation des autorités vers des actes de guerre à l’extérieur du pays, et de la mise en place de dispositifs sécuritaires dans le pays, cette restriction de nos libertés syndicales et démocratiques sur nos lieux d’étude nous semble totalement en contradiction avec ce dont nous avons collectivement besoin aujourd’hui : des temps d’échange, de partage, de critique et de débats multipliés, permettant un réel questionnement sur les politiques engagées et les conséquences de celles-ci. La spirale de guerre, la prolongation de l’état d’urgence, la recrudescence des propos et actes racistes, l’interdiction des manifestations, les multiples condamnations pour apologie du terrorisme sont autant d’éléments qui nous inquiètent.
Nous nous engageons donc à mettre en place ces espaces démocratiques de débat dans nos universités et demandons que ces volontés étudiantes soient respectées et soutenues par la banalisation d’heures de cours, la levée des interdictions de réunion et de tenue d’événements dans les établissements de l’enseignement supérieur.
Solidaires étudiant-e-s, syndicats de luttes Porte-parolat : 06.86.80.24.45 http://solidaires-etudiant-e-s.org/site/ contact@solidaires-etudiant-e-s.org