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Les tontons flingueurs des mutuelles étudiantes font leurs assises !

Les tontons flingueurs des mutuelles étudiantes font leurs assises !

 

« Touche pas au Grisbi » : les tontons flingueurs des mutuelles étudiantes font leurs assises

Le moment est-il si grave pour que l’UNEF et l’UNI s’unissent, en pleine période d’élections étudiantes dans les CROUS (du 17 au 27 novembre), une période où les tensions entre organisations sont nombreuses ? Alors que l’UNEF se dit « progressiste » et que l’UNI se revendique de droite et a été particulièrement investie contre le droit égal au mariage pour tous les couples, voilà ces 2 organisations étudiantes unies. Non pas pour le bien de tou-te-s mais pour leurs petits intérêts.

Leur objectif : sauver le « régime étudiant » de sécurité sociale, qui défraie la chronique depuis 2 ans. Avec une qualité de service plus que faible et une mauvaise gestion financière, ce régime, qui se révèle inefficace et coûteux, est clairement un frein pour l’accès aux soins des étudiant-e-s.

Des « assises sans esprit partisan », mais avec un esprit de boutiquier.

C’est dans ce contexte que les derniers défenseurs de ce régime moribond s’unissent autour d’assises en janvier 2015, tels de vieux truands s’unissant pour s’assurer la défense de leurs petits intérêts matériels. Ainsi le communiqué d’appel aux assises est signé par les mutuelles étudiantes du Réseau EmeVia, l’UNEF, l’UNI, la PEEP (fédération de parents d’élèves réputées pour ses positions hostiles aux grèves) et les élu-e-s mutualistes de la LMDE, écarté-e-s de la gestion de la LMDE par l’ACPR (autorité administrative de contrôle) pour leur mauvaise gestion et qui utilisent ici abusivement le logo de la LMDE.

Bien que ces assises soient « sans esprit partisan », ces gens ont déjà décidé quelle solution était la bonne : renflouer les caisses des mutuelles et trouver quelques arrangements pour « sauver » le statu quo !

Or le bon sens invite au contraire. Toutes celles et ceux qui veulent défendre le droit universel d’accès aux soins pour les étudiant-e-s savent que le « régime étudiant » est bien moins efficace que le régime général des salarié-e-s. C’est pourquoi Solidaires Etudiant-e-s revendique depuis bientôt 10 ans un rattachement direct des étudiant-e-s au régime général de la sécurité sociale, revendication qui a été reprise par de nombreuses organisations politiques, syndicales et associatives telles que l’Union Syndicale Solidaires ou la FAGE au niveau étudiant. Au Sénat, une proposition de loi prévoyant la suppression du régime étudiant a été examinée en début de semaine, même si elle est loin d’être suffisante et propose une solution limitée.
De plus, peut-on dissocier, « sans esprit partisan », le « sauvetage du régime étudiant » du reste d’un projet de société. Ces « assises », au-delà des questions de « santé étudiante »,
révèlent le vrai visage de l’Unef : une organisation qui est prête à vendre son âme et à renier ses principes progressistes pour protéger ses intérêts matériels propres (elle reçoit des subventions de la LMDE au titre de « partenariats), y compris en s’alliant avec des organisations réactionnaires telles que la PEEP et l’UNI.

Un sondage biaisé

Pour appuyer sa démarche, EmeVia brandit un sondage, réalisé avec CSA, où 2/3 des étudiant-e-s considéreraient que le « régime étudiant » est une bonne chose, un sondage cité par « lemonde.fr » sans les précautions déontologiques. D’autant que la question qui amène ce résultat est entièrement biaisée : « Aujourd’hui en France, le régime spécifique de sécurité sociale étudiante est gérée par les étudiants. Pour vous cela est-il une très bonne chose, une plutôt bonne chose, une plutôt mauvaise chose, une très mauvaise chose ? »
De même, dans une autre question, on parle de « la facilité d’inscription à la mutuelle étudiante ». On trouve dans ce sondage des chiffres étonnants : 44% des étudiant-e-s connaissent la Confédération Étudiante et 4% s’en sentent proches alors que cette organisation a cessé toute activité depuis bientôt 2 ans. Nous apprenons aussi que Solidaires étudiant-e-s serait aussi connue que la FAGE (16%) et aurait autant de sympathisant-e-s (2%).
En bref, ce sondage laisse planer l’objectif du commanditaire : avoir la réponse voulue, quitte à ce que le sondage soit biaisée entièrement.


L’accès à la santé est un droit, pas une marchandise

Solidaires étudiant-e-s considère que l’accès à la santé est un droit pour tou-te-s, étudiant-e-s, salarié-e-s, retraité-e-s et privé-e-s d’emploi. Ce droit doit être garanti de manière égale, hors de la sphère marchande, d’où notre opposition au « régime étudiant ».
Outre le nécessaire rattachement des étudiant-e-s au régime général, avec intégration des personnels du RESS, nous revendiquons un plan d’investissement dans l’accès aux soins des étudiant-e-s (développement de centres de santé universitaire sur tous les campus) et le remboursement à 100% des soins avec tiers payant, avec suppression des « complémentaires » santé qui impliquent aujourd’hui un accès aux soins totalement inégalitaire en France.

CP les tontons flingueurs des mutuelles étudiantes font leurs assises

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