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ARPE : réalités et symboles d'une mesurette

ARPE : réalités et symboles d'une mesurette

C’était le 11 avril dernier. Le gouvernement Valls/Hollande dévoilait un plan « historique » (ou pas) de 500 millions d’euros pour les jeunes (le budget annuel de 3 universités…, donc pas grand chose). Mais le but était communicationnel et stratégique : contenter avec quelques mesurettes les organisations étudiantes et lycéennes réformistes alors que les étudiant-e-s et lycéen-n-s étaient mobilisé-e-s massivement contre la Loi Travail. Si certaines organisations ont pu être complaisantes à l’égard de M. Valls, la mobilisation s’est poursuivie malgré elles.
Alors que la rentrée approche, le CNOUS a révélé le détail de l’ARPE… et force est de
constater que nous avions raison, en avril, de décrire un dispositif insuffisant, injuste et inefficace.


L’ARPE : c’est quoi ?

L’« aide à la recherche du premier emploi » pour les « jeunes diplômé-e-s » se matérialise par une prolongation des bourses pendant 4 mois (de septembre à décembre) après la fin des études.
Cette mesure est d’abord dérisoire : les bourses sont nettement insuffisantes et ne permettent pas de vivre décemment sans aide extérieure ou sans activité salariée (de 100 à 550 euros par mois).
De plus, si la précarité touche les jeunes diplômé-e-s du supérieur, elle touche aussi et surtout celles et ceux qui sortent du système scolaire sans diplôme du supérieur ou en cours d’un cycle scolaire. Ainsi les étudiant-e-s qui échouent en BTS ou en licence sont les grand-e-s oublié-e-s de cette mesure.
Parmi les autres oublié-e-s, on retrouve les étudiant-e-s en formations sanitaires et sociales mais aussi les doctorant-e-s, écarté-e-s de l’attribution des bourses sur critères sociaux et donc de l’ARPE. De même, les étudiant-e-s ayant épuisés leurs droits à bourses ne sont concerné-e-s par l’ARPE.


Qui y a droit ?
Sont concerné-e-s, les diplômé-e-s du supérieur (BTS, DUT, DEUST, Licence, Licence pro, Master) boursier-e-s sur critères sociaux et les diplômé-e-s par voie d’apprentissage du supérieur justifiant des revenus équivalents aux critères des bourses. Il faut être diplômé-e moins de 4 mois avant la date de la demande (
demande à partir de fin août, ce qui exclut en pratique certaines personnes en scolarité décalée). Enfin, il faut être âgé-e de moins de 28 ans.


Combien ?
Il s’agit d’une prolongation sur 4 mois des bourses ou, pour les apprenti-e-s, d’une aide mensuelle de 300 euros pour 3 mois. Cette aide s’interrompt quand le diplômé-e trouve un emploi… rémunéré à « au moins » 78% du SMIC net (891 euros). Le cumul avec le RSA est impossible. Vous trouverez tous les détails sur le site du CNOUS.
En bref, un dispositif insuffisant… et inefficace
Il s’agit d’un dispositif bien exclusif et bien maigre. Mais, sur le fond de la mesure, les « jeunes » et les moins « jeunes » n’ont pas besoin de plus de temps pour chercher un emploi, elles/ils ont besoin que ces emplois existent et qu’ils soient stables.


A la rentrée, la mobilisation continue !

Malgré ces mesurettes, malgré ses 49-3 et malgré la répression, le gouvernement n’a pas calmé la mobilisation, y compris chez les étudiant-e-s et lycéen-ne-s. La « Loi Travail », adoptée par le Parlement, est toujours rejetée par 70% des françai-se-s. L’intersyndicale appelle à une mobilisation le 15 septembre. Faisons de cette date une première étape d’une mobilisation étudiante et lycéenne massive contre la Loi Travail et son monde mais aussi contre la dégradation générale de nos conditions de vie et de travail.

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