Solidaires étudiant-e-s
Toulouse
Communiqué de presse
Le 15 novembre 2014
Poursuivons la mobilisation : Du fric pour les facs, les lycées et la biodiversité, pas pour les flics ni pour l’armée !
Depuis la mort d’un étudiant Rémi Fraisse, assassiné par la police dans le cadre d’une manifestation contre le barrage du Testet, une lutte se développe partout en France. Cette lutte dépasse ce meurtre afin de dénoncer les violences policières et la répression, corollaires de l’idéologie de l’austérité.
Le gouvernement et à travers lui la police sont en train de mettre à mal le droit de manifester et la liberté de circuler comme le montre la répression des deux dernières manifestations à Toulouse (interdiction de ces manifestations, militarisation du centre-ville, gazage des étudiants qui faisaient un sitting par les crs, tirs de grenades, arrêté prévoyant l’arrestation de toute personne en possession d’objet pouvant servir d’arme comme une bière dans un sac). Ce ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres de la répression de ces dernières semaines.
Lors des manifestations toulousaines du 1er et du 8 novembre, plusieurs dizaines de manifestant-e-s ont été interpellé-e-s de façon arbitraire et placées en garde à vue. Les inculpé-e-s ayant accepté la comparution immédiate ont reçu condamnations très lourdes, avec souvent de la prison ferme. C’est une véritable justice d’exception qui est mise en place !
Il est important de remettre cette violence dans son contexte et de rappeler que « les décès liés aux « bavures policières », sont particulièrement nombreux depuis 2002 : 196 entre 2002 et 2012. Selon un rapport d’Amnesty International d’avril 2009, cette progression s’explique par l’impunité de fait dont bénéficient les policiers, étant couverts par leur hiérarchie, et par l’obligation de résultats à laquelle ils sont soumis qui favorise une multiplication des contrôles et donc des chances de dérapage. » Cette violence touche en priorité les personnes issues des quartiers populaires et non blanches.1 Nous ne pouvons pas laisser agir la police en toute impunité.2
Aujourd’hui au Mirail, une journée de grève a été organisée et une centaine d’étudiants se sont mobilisés dans la matinée pour organiser une assemblée générale qui a réuni 1200 personnes.
Solidaires étudiant-e-s Toulouse appelle tout-e-s les étudiant-e-s à rejoindre les assemblées générales et à se mobiliser sur leurs facs, quartiers, villes. Le syndicat partage et soutient les analyses et propositions de la motion de l’assemblée générale du Mirail du 13 novembre.
La répression et l’impunité policière ne peut plus durer, nous devons agir et forcer le gouvernement à en finir avec cette politique sécuritaire qui se fait au détriment de l’éducation et plus largement des autres services publics comme la santé, le transport, etc. Nous appelons toutes les organisations, syndicats, collectifs à rejoindre cette lutte. Au niveau de l’enseignement supérieur, nous appelons les syndicats de personnels et d’enseignant-e-s à déposer un préavis de grève pour le 19 novembre et à se mobiliser.
Justice pour Rémi ! Amnistie des condamné-e-s et relaxe des inculpé-e-s du 1er et du 8 novembre !
Toutes et tous ensemble pour une journée de grève le 20 novembre et la construction de grandes manifestations le 22 novembre.
Solidaires étudiant-e-s Toulouse
http://www.solidaires-
Motion de l’assemblée générale du jeudi 13 novembre 2014 à l’université du Mirail (Toulouse) (avec 1200 personnes présentes)
Nous, assemblée générale des étudiant-e-s du Mirail, sommes réuni-e-s aujourd’hui jeudi 13 novembre contre l’austérité universitaire, contre le barrage de Sivens, contre les violences policières et la répression des manifestations, ainsi qu’en soutien aux inculpé-e-s et condamné-e-s des 1er et 8 novembre.
Nous appelons, à la suite de l’appel de l’AG de Clermont, et avec les personnels de l’université, à une journée de grève nationale de l’enseignement : étudiant-e-s, lycéen-nes, enseignant-e-s, personnels, le jeudi 20 novembre avec manifestations.
Nous appelons à construire une mobilisation la plus large possible pour s’opposer au tournant autoritaire actuel, à la militarisation de l’espace public, aux violences policières et à tous les grands projets qui ne sont utiles qu’aux capitalistes.
Il y a de l’argent pour les guerres et la répression, alors qu’il en faut pour les facs et les lycées, sinon c’est la sélection qui nous attend !
Nous appelons à participer à la manifestation du 15 novembre et à mobiliser pour la journée de mobilisation nationale du 22 novembre contre les violences policières et en soutien aux condamné-e-s et inculpé-e-s des 1er et 8 novembre qui doivent être amnistié-e-s et relaxé-e-s.
Les responsables de la mort de Rémi Fraisse doivent être punis, jusqu’au plus haut sommet de l’État : Cazeneuve, démission !
Plus jamais l’État ne doit remettre en cause le droit de circuler, et de s’exprimer et de manifester.
Le gouvernement militarise l’espace public, détruit les services publics et privatise les universités.
Du fric pour les facs, les lycées et la biodiversité, pas pour les flics ni pour l’armée !
1 Didier Fassin, La force de l’ordre : Une anthropologie de la police des quartiers, Broché, 2011, Paris.
2 Communiqué de Sud intérieur sur les violences policières : http://www.sudinterieur.fr/