Dans la nuit du 11 au 12 février, l’armée israélienne a lancé une offensive sur Rafah, la dernière zone censée être sûre, où plus de 1,5 million de Palestinien-nes sont réfugié-es. Cette attaque marque une nouvelle escalade après plus de 4 mois de bombardements indiscriminés sur la population civile de Gaza.
Depuis le 7 octobre 2023, plus de 30 000 Gazaoui-es ont été tué-es par l’armée israélienne, auxquelles s’ajoutent plus de 395 Palestinien-nes assassiné-es en Cisjordanie. Depuis plusieurs mois, l’armée israélienne a organisé le déplacement massif de plus de 1,5 million de Palestinien-nes vers le sud, vers Rafah, par le biais de bombardements incessants et d’offensives terrestres, en créant les conditions d’une des pires catastrophes humanitaires depuis la seconde guerre mondiale. L’ampleur de la destruction des infrastructures économiques, sanitaires et hospitalières, déjà lourdement fragilisées par des années de blocus et d’opérations militaires, est inconcevable. Rapidement, Rafah est devenu la zone la plus densément peuplée du monde, hébergeant des centaines de milliers de réfugié-es sans infrastructures pour supporter les besoins sanitaires essentiels, encore moins en temps de guerre. Les Palestinien-nes de Gaza n’ont nulle part où aller, coincé-es entre une armée génocidaire et une frontière militarisée dans un camp de réfugié-e-s maintenant lui aussi bombardé. Aucun endroit n’est sûr à Gaza, la poursuite de cette offensive israélienne est une violation flagrante des ordonnances de la Cour Internationale de Justice et constitue une politique génocidaire manifeste.
Face à cette situation, nous devons nous mobiliser par tous les moyens pour imposer :
- Un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent
- La levée permanente du blocus de Gaza
- La protection et le respect des droits du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie
Le système éducatif Palestinien, lui aussi annihilé
L’éducation a aussi été dévastée : plus de 370 écoles, dont 65 gérées par la United Relief and Works Agency (UNRWA), ont été bombardées. L’armée israélienne a détruit l’ensemble des universités de Gaza, dont la faculté de médecine de l’Université islamique de Gaza (IUG) et l’hôpital universitaire de l’Université Al-Israa. Elle a tué plus de 4 300 étudiant-es, 94 professeur-euses d’universités ou encore 231 enseignant-es…. Le ciblage des systèmes éducatif et universitaire Palestinien montre la volonté délibérée de l’armée israélienne de détruire les possibilités de reconstruction. L’objectif est clair : déposséder les palestinien-nes de leur patrimoine historique, culturel et intellectuel.
Si la destruction des infrastructures éducatives palestiniennes est d’une ampleur inédite, l’offensive contre les universités, bibliothèques et archives palestiniennes a toujours été au cœur du projet colonial d’Israël en Palestine. La chercheuse palestinienne et professeure à l’université d’Oxford Karma Nabulsi a créé le terme “scolasticide” pour qualifier cette stratégie, déclarant en 2009 : “Actuellement à Gaza […] nous voyons cette politique – ce « scolasticide » – à l’œuvre plus clairement que jamais. Les Israéliens savent à quel point l’éducation est importante dans la tradition palestinienne et la révolution palestinienne. Ils ne peuvent l’accepter et doivent la détruire”
Le rôle des universités françaises
Les universités françaises doivent soutenir et participer au Boycott Académique visant les institutions académiques israéliennes complices de la violation des droits des Palestinien-nes. Prenons exemple sur les quatre universités norvégiennes qui ont suspendu leurs liens avec les universités israéliennes complices du génocide à Gaza. https://www.bdsfrance.org/quatre-universites-norvegiennes-rompent-leurs-liens-avec-israel-en-raison-du-genocide-a-gaza/
En mars débute la Semaine contre l’apartheid israélien (IAW), outil de mobilisation populaire au niveau mondial en faveur de la lutte des Palestinien-nes pour la justice. Il s’agit d’une série de mobilisations pour sensibiliser à l’apartheid israélien et pour développer le soutien aux campagnes stratégiques de BDS afin de mettre fin à ce système d’oppression. Nous appelons tous les étudiant-es et membres du personnel des universités à organiser des évènements et à y prendre part pour que notre communauté universitaire se positionne dans son entièreté pour la fin du génocide !
Nous demandons à ce que notre communauté se positionne dans son entièreté :
- Pour un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent
- Pour la protection du droit à l’éducation des palestinien-nes
- Pour la mise en œuvre des droits inaliénables du peuple palestinien dont le droit à : l’auto-détermination sans interférence externe, l’indépendence et la souveraineté nationales, retourner sur les terres dont iels ont été dépossédés, la restitution de leurs biens
Plus que de vaines promesses, nous demandons à ce que nos universités s’engagent à :
- Repérer les investissements, les contrats ou les accords de coopération avec les entreprises complices de crimes de guerre et rompre toute coopération avec
- Établir des liens académiques avec des universités et des universitaires palestiniens afin de lutter contre l’isolement international de l’enseignement supérieur palestinien
- Soutenir et participer au Boycott Académique visant les universités impliquées dans des violations des droits des Palestiniens
Organisation d’une formation sur le Boycotte Académique
Pour développer ces principes et consolider notre argumentaire en faveur du boycott académique, nous organisons une formation en ligne mercredi 13 mars, lien d’inscription : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSfIjQmbxTfd5mOg1aHZH54oFxBeUsPRGilPMFq_K8J2WkleAw/viewform
