La rentrée universitaire a à nouveau été marquée par un renforcement de la sélection à l’université, à la mi-juillet c’est 100 000 bacheliers qui étaient sans réponse sur parcoursup. Pour les masters c’est 1600 places qui ont été supprimées au niveau national s’accompagnant d’une baisse de budget de 40 millions d’euros alors que la situation était déjà insoutenable comme l’a exprimé l’été dernier le #etudiantsansmaster.
Cette rentrée c’est aussi l’aggravation de la précarité étudiante, qui comme le reste de la population paye les conséquences de la crise et de la guerre, l’augmentation du coût de la vie étudiante est de 6,47% soit 428,22€ de plus par an. Au même moment, le CAC 40 a engendré 73 milliards de profit au premier semestre 2021. Les milliardaires ont passé l’été à faire le tour du monde en jet privé, et Macron vient à la rentrée nous exhorter à faire des sacrifices au nom de l’union nationale.
La précarité étudiante et le salariat étudiant sont les premières causes de décrochage et d’échec, instaurant de fait encore une sélection sociale au sein même des études. Plutôt que d’augmenter conséquemment les bourses ou de mettre en place un revenu étudiant, l’État profite de la situation pour faire des campagnes de recrutement pour l’armée de terre avec la campagne « l’armée de terre vous aide à financer vos études ». Macron a même annoncé l’an dernier vouloir en finir avec la « gratuité » de l’université en France.
Partout en France, des jeunes résistent à cette tendance et des collectifs de sans-facs s’organisent, à Nanterre, Montpellier, Lyon, Lille… L’an dernier plusieurs de ces mobilisations se sont soldées par des victoires aboutissant à plusieurs dizaines d’inscriptions, comme à Montpellier, Lyon et Nanterre. La dynamique de la sélection étant nationale, ces luttes locales n’attendent qu’un mouvement national pour enfin abolir la sélection sociale à l’université. La coordination nationale des collectifs des sans-facs appelle à un premier temps national d’action et de manifestation en direction des présidences d’université et des rectorats le 19 septembre en vue de la construction d’un mouvement national contre la sélection et dans la perspective d’un mouvement d’ensemble le 29 septembre.
La jeunesse n’a pas à payer la crise, après ces deux années de pandémie nous refusons tout sacrifice sur notre avenir ou nos conditions d’existence alors que les ultras riches n’ont jamais autant profité. Le 29 septembre les organisations syndicales appellent à une journée de grève interprofessionnelle contre la vie chère. La jeunesse étudiante doit rejoindre cette journée de grève, nous appelons les collectifs de sans-facs à être en grève et en manifestation dans des cortèges de sans-facs aux côtés du reste des salariés.
Nous appelons à constituer partout des collectifs de sans-facs en lien avec les organisations étudiantes pour mettre en avant nos revendications et dès maintenant de discuter des perspectives après le 29 septembre
Nous revendiquons :
– L’inscription inconditionnelle de tous les sans-facs dans la fac et la filière de leur choix
– L’opposition aux réformes du gouvernement Macron qui ne feront qu’accélérer la casse de l’enseignement supérieur
– La suppression de Parcoursup, des comités de sélection en master et la création de places en licence et en master pour tous via un financement massif de l’état
– L’augmentation des salaires et un revenu étudiant pour que plus aucun.e étudiant.e ne vive dans la précarité
Signataires : SCUM, UNEF le Man, UNEF Nanterre, UNEF Auvergne, UNEF Grenoble, UET, UNEF Aix-Marseilles, Solidaires étudiant-e-s, FIDL, UEY, étudiant-e-s CGT Tarne, MASSICOT, jeunes écolos