Maryam Pougetoux, présidente de l’UNEF Paris IV, est victime depuis plusieurs jours de harcèlements raciste, sexiste et islamophobe sur les réseaux sociaux. Alors qu’elle avait donné une interview contre la loi ORE, seul son voile a retenu l’attention médiatique, au détriment des arguments qu’elle portait. Réseaux sociaux ainsi que médias et personnalités de tous bords politiques se sont unis pour lui ôter tout droit à la parole. Parce qu’elle porte le voile, elle n’aurait ainsi pas le droit de s’engager dans un syndicat progressiste ni d’avoir une opinion politique.
Pour la fédération Solidaires étudiant-e-s, il est inacceptable que des ministres ou des personnalités politiques décident de qui aurait le droit de représenter les étudiant·e·s. De plus, il est indigne que les mêmes puissent se permettre d’utiliser la tenue d’une femme ainsi que sa confession pour discréditer ses propos. Ces méthodes témoignent d’un sexisme décomplexé qui entend dicter aux femmes leurs choix vestimentaires. Par là, s’expriment aussi un racisme et une islamophobie s’inscrivant en plein dans une logique d’invisibilisation des femmes musulmanes dans la sphère publique et politique. Cela rentre dans la droite lignée de la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école et des multiples débats autour des personnes voilées dans les lieux publics (burkini, mères lors des sorties scolaires…). Ils choisissent ici délibérément de ne pas retenir le discours de Maryam Pougetoux, mais de dénoncer le fait même qu’elle soit à la fois représentante syndicale progressiste, et musulmane. L’indépendance syndicale est essentielle à notre action et il est intolérable que des personnalités politiques extérieures la remettent en cause, particulièrement au travers d’attaques aussi grossières et infondées.
Il est intolérable de ramener sans cesse une femme portant le voile à cette simple caractéristique, et de s’en servir pour lui prêter des opinions politiques qu’elle combat. Nous condamnons fermement cette situation, et assurons notre entier soutien à notre camarade harcelée, parce que femme, parce que musulmane.