Le 10 septembre dernier, lors d’un rassemblement organisé par une formation d’extrême droite finlandaise (Mouvement de résistance finlandais, MRF) un jeune homme a été tabassé à mort par des militants de ce groupuscule. Jimi Joonas Karttunen, qui a décédé des suites ses blessure quelques jours plus tard, était venu exprimer son désaccord avec les idées du MRF. Nous exprimons tout notre soutien aux proches de Jimi Joonas Karttunen, dans une situation que nous ne connaissons que trop bien, ayant nous-mêmes perdu un camarade, Clément Méric, face aux fascistes il y a trois ans.
Le groupuscule qui a commis ce meurtre, aux cotés de nombreuses autres formations scandinaves et européennes, tend à accroître sa présence dans la rue, et ce de manière violente. Attaque d’événements anti-fascistes, anti-racistes ou LGBTQI, agressions de militant-e-s, mise en place de « patrouilles » pour harceler et agresser les migrant-e-s : toutes ces manifestations se multiplient sous le regard complice des autorités.
Cependant, on est loin d’actions clandestines, le MRF avait par exemple revendiqué et commenté l’agression de Jimi Joonas Karttunen, de même que ce genre de groupe, même en France, se vantent d’effectuer des « patrouilles » qui se rajoutent aux harcèlement policier subi par les migrant-e-s et les autres personnes victimes de racisme et de discrimination. Les autorités sont donc parfaitement conscientes du problème, de la dangerosité de ces groupes, et du niveau d’organisation paramilitaire auquel elles aspirent.
Mais encore et toujours, la complaisance est de mise. Le refus de voir le caractère politique de ces exactions, est un refus tacite de la part des autorités d’en combattre les causes, ainsi que l’idéologie qui les sous-tend. En cette période de crise politique généralisée en Europe, nombreux sont les pays où l’extrême droite et ses idées reçoivent l’approbation du reste des classes politiques. Cette banalisation des idées fascisante et racistes a une conséquence immédiate, c’est l’impunité encore accrue des violences policières et d’extrême droite.
Face à cela, la réponse doit être une réponse populaire, dans nos quartiers, nos syndicats et nos collectifs de toute sorte. Si l’extrême droite tente de s’organiser et de s’implanter, nous devons être en mesure de nous mobiliser pour l’en empêcher, comme à Lille le 24 septembre, et ne pas attendre le soutien du gouvernement en place qui se démarque de moins en moins des idées que nous combattons.