Les dernières annonces du gouvernement concernant la baisse des APL ont suscité des inquiétudes légitimes de la part des étudiant-e-s. Les décrets prévoient en effet de baisser les APL pour les loyers supérieurs à 800 euros, et à 490 en cas de collocation. Or, si les étudiant-e-s payent parfois des loyers aussi chers, ce n’est pas par goût du luxe, mais parce que les chambres universitaires sont insuffisantes en nombre, et que les loyers, particulièrement en région parisienne qui concentre la moitié de la population étudiante, sont beaucoup trop élevés. Faute d’une politique suffisante d’encadrement des loyers, une majorité d’étudiant-e-s sont contraint-e-s de payer des appartements bien trop chers.
Passons sur le fait qu’il est un peu lamentable de faire des économies de bout de chandelle là-dessus. Lamentable, c’est le mot pour décrire l’attitude de nos Ministres qui savent à quel point ce sujet est sensible pour les étudiant-e-s, mais pendant l’état d’urgence, pas de manifestation possible! On sait combien un gouvernement a nettement moins peur d’une pétition sur internet que de milliers d’étudiant-e-s dans la rue. Un exemple, encore, de la manière dont cet état d’exception est bien pratique pour faire taire la contestation sociale ?
Des aides vitales, faute de mieux
Pourquoi les APL sont-elles aussi importantes ? Notre fédération défend la possibilité pour chaque étudiant-e d’être indépendant-e. Cette indépendance est particulièrement importante en cas de rupture familiale, et/ou quand il s’agit de personnes qui subissent une oppression spécifique. Par exemple, pour un-e étudiant-e trans ou homosexuel-le, le foyer familial peut-être un lieu de discriminations permanentes : le quitter est alors non seulement une condition pour la réussite de ses études mais aussi souvent une question de vie ou de mort.
Ce qui rend ces aides si précieuses, c’est qu’elles sont universelles et qu’elles tombent à jour fixe : on peut « compter dessus ». C’est un élément important quand on sait que les dates de versement des bourses sont aléatoires, et que celles-ci sont nettement insuffisantes. En île-de-france, bien souvent, même une bourse à échelon maximum ne suffit pas à couvrir l’ensemble du loyer! Toucher aux APL, c’est aller complètement à l’inverse d’une volonté d’enrayer la précarité étudiante.
Elles nous sont donc vitales. Elles sont le peu que nous avons pour pouvoir étudier dans des conditions tolérables. Le problème, c’est qu’elles restent des solutions faute de mieux, des solutions de survie. En aucun cas, même cumulées avec les bourses, elles ne suffisent à l’émancipation totale des étudiant-e-s. De plus, il s’agit bien d’argent public qui finance des propriétaires privés. On l’oublie trop
souvent: ce sont eux qui s’enrichissent non seulement sur le dos de la précarité étudiante, mais aussi sur le budget de l’Etat… donc de toute la société.
C’est pourquoi, en plus de défendre ces aides pour l’instant, faute de mieux, et à s’opposer catégoriquement à leur baisse, nous revendiquons un véritable engagement de l’Etat dans le logement étudiant :
• Augmentation massive du parc immobilier public géré par le CROUS
• Réquisition des logements vides
• Véritable encadrement des loyers
Solidaires étudiant-e-s, syndicats de luttes
Porte-parolat: 06.86.80.24.45
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