Pour la présidence de l’université Paris 7, il devient de plus en plus difficile de nier l’échec qu’aura été le partenariat public-privé (PPP) conclu en 2009 avec Vinci. Jugements après jugements, le Tribunal administratif pointe du doigt les irrégularités et les manquements aux règles de sécurité qui inquiètent usager-e-s et employé-e-s depuis le début. Le dernier en date est tombé le 9 juin 2015 et annule les seconds permis de construire et autorisations d’ouverture qui avaient été délivrés de façon dérogatoire par la préfecture de Paris pour les bâtiments Olympe de Gouges et Sophie Germain. Il fixe la date à laquelle les irrégularités observées devront être corrigées pour maintenir les bâtiments ouverts : le 15 septembre 2015.
Il n’est donc plus possible de faire comme si de rien n’était en attendant l’épuisement des recours juridiques : Paris 7, le ministère de l’enseignement supérieur et Vinci (par sa filiale Udicité), ont enfin décidé de réaliser des travaux. Installation de portes coupe-feu et désenfumage devraient donc avoir lieu pendant l’été. La bonne nouvelle : c’est Vinci qui va payer ! C’est donc une partie de nos revendications qui se trouve ainsi satisfaite : la mise aux normes des bâtiments aux frais de Vinci. Cette mise aux normes reste cependant partielle : rien n’est prévu concernant les baies d’accès pompier, qui demeurent insuffisantes. Rien n’est fait non plus pour améliorer la transparence du dossier : on risquerait d’apercevoir trop clairement les magouilles des un-e-s et des autres. Rien n’est dit encore concernant le bâtiment Lamarck, dont la solidité est mise en doute et pour lequel le Tribunal administratif n’a pas encore rendu ses conclusions définitives.
On pouvait néanmoins espérer que l’accès aux étages supérieurs deviendrait libre ; il restera tel qu’il est : conditionné à la délivrance d’un badge. Si la sécurité est rétablie, pourquoi restreindre l’accès aux étages supérieurs ? A l’inverse, si elle ne l’est toujours pas, pourquoi continuer à accueillir du public dans les étages supérieurs ? Nous n’avons pu obtenir de réponse claire à ce jour. Dans tous les cas, cette séparation physique entre recherche (dans les étages supérieurs) et enseignement (dans les étages inférieurs), est profondément contraire à l’université que Solidaires étudiant-e-s défend. En effet, pour obtenir un badge temporaire il faut non seulement laisser une pièce d’identité mais aussi indiquer où l’on se rend dans les étages, pour quelle raison, ou encore quel-le enseignant-e on vient voir ! Il devient alors encore plus impossible pour quiconque est étranger-e au petit monde universitaire d’avoir accès au savoir qui y est produit. Pour assister à une conférence, un colloque, ou simplement consulter des documents rares dans les centres de documentation, il faut montrer patte blanche. On a longtemps cherché l’université « ouverte sur la ville et sur le monde » que le nouveau campus de Paris Diderot était supposé abriter, on n’est pas près de la trouver. Pour la fac ouverte, critique et populaire, émancipatrice et autogestionnaire que nous voulons, la lutte continue !
Solidaires étudiant-e-s Paris 7
solidairesp7@gmail.com