Depuis la fin des années 1990 en Tunisie, sous la dictature de Ben Ali, une liste noire officieuse recense les militant-e-s étudiant-e-s de l’Union Générale des Etudiants Tunisiens (UGET), pour leur interdire de passer les concours de la fonction publique, qui sont le débouché presque exclusif des études supérieures en Tunisie. Après la chute de Ben Ali en janvier 2011, la liste a été maintenue, et malgré les propos des gouvernements successifs, elle n’a toujours pas été supprimée. Le comité des anciens de l’UGET a recensé 186 personnes dans cette situation, contrainte au chômage ou à des petits boulots depuis des années : certaines personnes sont dans cette situation depuis 2002 !
Le dernier gouvernement avait enfin promis la suppression de la liste noire. Mais il a quitté le pouvoir sans rien faire. Face à cette situation, une partie des anciens étudiant-e-s a décidé d’entamer une grève de la faim, dernière arme contre l’arbitraire !
Nous apportons notre entier soutien aux grévistes de la faim, à leurs familles, et aux autres ancien-ne-s militant-e-s de l’UGET victimes de la dictature et oublié-e-s de la démocratie.
Les ministres tunisiens de l’intérieur, et de l’emploi et de la formation ont le pouvoir et la responsabilité de mettre fin à cette injustice insupportable.
Paris, le 3 avril 2015