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Face au programme d’islamophobie d’État, organisons la riposte !

En début de semaine, les sénateurs et députés Les Républicains ont dévoilé plus d’une douzaine de mesures législatives islamophobes et racistes, une énième vague de persécutions envers les populations musulmanes, racisées et immigrées.

Pour rappel, l’islamophobie d’État en France s’inscrit dans une histoire coloniale et impérialiste. Dans les pays colonisés où la religion musulmane existait, la France a largement mis en place des politiques de contrôle, de discriminations et de stigmatisation des musulman-e-s. De l’ambition “civilisatrice” (éminemment raciste et coloniale) aux cérémonies de dévoilements en Algérie colonisée, l’islamophobie d’État garde comme couverture l’horizon de “l’assimilation”. Celle-ci a toujours servi d’excuse au projet de l’État d’oppression des musulman-e-s, avec l’idée qu’ils doivent être éduqués, contrôlés et “émancipés” de leur religion.

Cette islamophobie d’État prend aujourd’hui la forme d’une gestion discriminante et raciste des musulman-e-s en France, de la part de l’État, de ses flics et représentants, et de toute la classe politique. C’est une suspicion permanente de séparatisme, la diffusion de théories alarmistes (comme le rapports sur les frères musulmans) et de clichés racistes, le contrôle et la répressions spécifique des associations et institutions culturelles ou politiques liées à l’islam ou luttant contre l’islamophobie, et toujours cette prétention à civiliser et émanciper les musulman-e-s par des politiques racistes.

Le cas du port du voile à l’école et dans l’enseignement supérieur est un bon exemple de cette politique islamophobe. Depuis 2004, le port du voile est interdit dans l’enseignement secondaire, et on sait les ambitions de certains (Retailleau entre autres) à étendre cette interdiction aux universités. La loi de 2004 utilise l’argument de la laïcité pour justifier cette attaque, pourtant elle va totalement à l’encontre de la loi de 1905 qui en pose les bases et qui rappelle bien la liberté de culte. On sait bien que cet argument n’est qu’un prétexte pour dissimuler les discriminations visant spécifiquement les musulman-e-s, en contrôlant leur visibilité dans l’espace public.

Ce lundi, un rapport écrit par 29 sénateurs LR dévoile 17 mesures censées aider à la lutte contre l’islamisme. Parmi elles, l’interdiction du voile et du jeûne de ramadan pour les mineur-e-s de moins de 16 ans, l’audition systématique des époux avant les mariages français à l’étranger, et le rattachement de la délivrance de visas au ministère de l’intérieur, le fer de lance du racisme d’État. À l’Assemblée Nationale c’est Laurent Wauquiez, également LR, qui propose d’interdire le voile pour les femmes mineur-e-s, sous couvert de sécurité à l’ordre public. C’est toujours dans une gestion coloniale, raciste et profondément antiféministe du corps des femmes musulmanes : l’État prétend les libérer tout en leur enlevant la possibilité de faire leur propre choix.

Pour faire passer ces lois d’apartheid, les politiques s’appuient sur le supposé entrisme des frères musulmans ou le séparatisme islamiste. Leurs idées sont l’héritage direct des théories racistes du grand remplacement et des guerres culturelles : si un-e musulman-e ne peut pas exister sans être un ennemi de l’État, c’est que c’est l’État qui est islamophobe.

Le caractère islamophobe, raciste et répressif de ces mesures, et de toutes celles qui les précède doit être dénoncé et combattu. Face aux projets islamophobes qui s’accumulent à tous les bords politiques, de la gauche républicaine à l’extrême-droite, il est nécessaire de s’organiser et de lutter collectivement !

L’islamophobie est un fascisme, combattons-le !

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