Depuis plusieurs jours différents établissements de l’enseignement supérieur annoncent de nouvelles modalités d’examen. Ces décisions, soit prises par la CFVU, soit unilatéralement par la présidence, visent à maintenir coûte que coûte l’illusion de la « continuité pédagogique » à distance.
En effet, ces nouvelles modalités prennent rarement en compte la diversité des situations dans lesquelles se trouvent les étudiant-e-s actuellement. Nombres d’entre nous ne disposent pas de matériel informatique ou d’une connexion satisfaisante pour pouvoir répondre aux exigences des examens en ligne, ou n’ont tout simplement pas la possibilité de s’isoler pour travailler ou composer dans le calme. Pire, certaines universités comptent procéder à des examens à heures fixes, dits synchrones, alors que nombre d’étudiant-e-s sont dans des foyers ne disposant que d’un seul ordinateur et d’autres n’en n’ont pas. Enfin, avec des examens à distance, à heure fixe ou non, se pose le problème du maintien des aménagements pour les étudiant-e-s en situation d’handicap (notamment en ce qui concerne les possibilités d’aide à la prise de note) qui semble difficile, si ce n’est impossible.
L’ensemble de ces éléments conduisent à constater un non respect de l’égalité de traitement des étudiant-e-s, pourtant reconnue comme principe général du droit par le Conseil d’Etat. De plus, le non-aménagement des examens pour les étudiant-e-s en situation d’handicap est considéré comme une violation de liberté fondamentale pouvant justifier des actions en référé.
Au vu de ces éléments l’organisation des épreuves représentent un risque élevé de contestations de la part des étudiant-e-s lésé-e-s. Solidaires étudiant-e-s n’hésitera pas à participer à l’ensemble des recours nécessaires afin de faire respecter les droits des étudiant-e-s. De même que nous n’hésiterons pas à être à l’initiative des recours.
De plus, les résultats de tels examens en ligne feront partie des résultats utilisés pour sélectionner les étudiant-e-s à l’entrée des masters, soulignant encore un peu plus le caractère fallacieux du principe de “mérite” sur lequel est basé cette sélection : les résultats de ces examens dépendront encore plus des conditions matérielles de chaque étudiant-e que ceux réalisés habituellement en présentiel.
Pour toutes ces raisons nous demandons :
- une validation du second semestre pour toustes,
- la suspension pour deux ans de la sélection en master