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Suppressions 630 millions d’euros à l’ESR. Le gouvernement attaque à nouveau les étudiant-es !

Le lundi 20 janvier, le Sénat a voté une baisse de 630 millions d’euros dans le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche. Cette baisse fait aussi suite à la baisse des dernières années. Le budget par étudiant-e ne fait que baisser depuis plus de 15 ans. Cette situation se traduit par un déficit sévère pour presque toutes les universités, selon SNESUP-FSU 60 des 75 universités sont en déficit et si les gouvernements continuent dans cette dynamique, toutes les universités vont finir déficitaires. Par dessus ces dégradations de nos conditions d’étude et de vie, les prix ne font qu’augmenter ces dernières années, impactant brutalement le budget des étudiant-es aggravant la précarité déjà très importante, et pourtant les gouvernements refusent d’augmenter les bourses.

Ce n’est pas anodin, ces baisses s’inscrivent dans les différentes démarches de libéralisation de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche : processus de Bologne (1986) et loi LRU (2007) en tête. Est mise en avant l’autonomie des établissement qui doivent eux-même trouver les fonds pour continuer à fonctionner. Capitalisme oblige, en période de régression, nous constatons qu’il y a une préférence dans l’argent qui est dépensée : l’État souhaitera toujours favoriser les profits des entreprises. À l’honneur, les dividendes reçus par les actionnaires en 2024 sont eux en hausse de 8,5% en 2024, soit de 72,8 milliards, et l’aide aux entreprises, elle, de 200 milliards. Entre profit et éducation des travailleur-euse-s, le camp est choisi.

Face à ces coupes budgétaires, certaines université se tourne vers des entreprises privées. Lorsqu’elles participent au financement des institutions académiques, elles peuvent influencer les orientations de la recherche et de l’enseignement en favorisant des domaines ou des résultats qui servent leurs intérêts économiques au détriment de l’intérêt public.

De plus, nombreuses de ces entreprises ont des valeurs et des idées bien différentes de celles revendiquées par les université. On peut citer Thales qui vend des armes à Israël, implanté à Rennes 1 et Total, plus grand pétrolier mondial, à la présidence de l’université de Pau. Une telle dépendance pourrait accentuer les inégalités en privilégiant certaines disciplines jugées « rentables » au détriment de celles qui sont essentielles pour une société plus juste, comme les sciences humaines et sociales. Le financement doit être décidé par les étudiant-e-s et les personnel-le-s.

Cela aura de graves conséquences sur nos conditions d’études: suppression de filières et de places, fermeture de campus délocalisés, rénovation retardée, hausse des frais d’inscription, diminution du personnel de fac et sa précarisation (CDD, vacataire…). En bref: les classes populaires (et en particulier les plus défavorisées : personnes en situation de handicap, personnes étrangères…) auront de moins en moins accès à l’université publique et se tourneront davantage vers des filières professionnalisantes au profit du patronat. Non au tri social!

Nous appelons évidemment à nous mobiliser dans le cadre de l’appel des étudiant-e-s de Rennes 2 le 29 janvier.

Mais ce ne sera pas tout. Toustes les étudiant-e-s doivent prendre conscience que cette attaque de nos études n’est pas la seule que le gouvernement atteint. Dans la santé, l’éducation, le transport public, tout est fait pour déposséder les travailleur-euses et travailleur-euse-s en formation que nous sommes. Ne nous laissons pas faire et revendiquons des améliorations concrètes de nos conditions d’existence : rénovation des CROUS et des campus, accessibilité des établissements, salaire étudiant et, surtout, que l’Enseignement Supérieur doit être dirigé par et pour les étudiant-e-s et les personnel-le-s.

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