Oubli technique ou acte manqué du Ministère ?
La plateforme ParcourSup ne permet plus, contrairement à APB, d’accéder à un examen individualisé des dossiers de candidature pour les personnes en situation de handicap. Cette procédure ne concernait certes que 5 académies (dont l’Ile-de-France) et les personnes dont le handicap est médicalement et administrativement « reconnu » ; mais la généralisation des classements à l’ensemble des filières universitaires va exclure encore plus les personnes en situation de handicap de l’université.
En effet, ceux et celles qui n’ont pu mentionner leur handicap et qui n’ont pas une scolarité linéaire (du fait d’hospitalisations) seront sanctionné·es et classé·es « à la fin » lors du tri sélectif des dossiers dans les universités. À l’inverse, celles et ceux ayant mentionné leur handicap risquent d’être discriminé·es au profit de valides. Puisque rien n’oblige les universités à révéler leurs critères de classement, il sera impossible de prouver les cas de discriminations !
Quand on connaît l’empressement des universités, représentées par la CPU, à réclamer le report, la réduction ou le non-paiement des amendes qu’elles doivent verser pour le non-respect de l’obligation de 6% de personnels en situation de handicap, il est facile d’imaginer que ces mêmes universités vont chercher à réduire le nombre d’étudiant·es en situation de handicap (déjà très faible), sans doute jugé·es trop coûteux-ses pour des établissements en quête d’économies.
La réponse du Ministère, sous une apparence rassurante, est sournoise : les candidat·es en situation de handicap pourront aller dans l’établissement de leur choix nous dit Frédérique Vidal. L’établissement oui, mais pas la filière de leur choix ! Pour faire respecter ce droit, la responsabilité reviendra aux recteurs qui n’imposeront ces inscriptions que de manière tardive (août-septembre ou pire), pénalisant ainsi les personnes concernées.
Les beaux discours de la Ministre et des présidences d’universités ne sont que de la poudre aux yeux pour rassurer une opinion publique qui pourrait s’offusquer du sort réservé aux étudiant·es en situation de handicap. Sur le terrain, c’est le bricolage permanent qui prime, poussant les personnels volontaristes à bout, et délaissant les étudiant·es en situation de handicap les moins entouré·es socialement et les moins doté·es économiquement.
Le Ministère pense et applique son programme politique à l’arrache pour passer en force contre l’intérêt général ; bâclant des questions pourtant essentielles. C’est aussi le symbole de l’incompétence générale du Ministère en matière de handicap et de l’absence totale de volonté politique du gouvernement et des universités d’ouvrir l’enseignement supérieur aux personnes en situation de handicap.
Sans espoir de réponses concrètes et à effet immédiat du Ministère pour les milliers de candidat·es en situation de handicap sur ParcourSup, nous nous tiendrons à disposition des personnes concernées pour appuyer tout recours auprès des établissements, des rectorats ou des juridictions compétentes allant dans le sens d’un accès à l’enseignement supérieur pour toutes et tous !
Solidaires Étudiant-e-s rappelle son opposition à la plateforme ParcourSup et à l’instauration de la sélection de fait à l’entrée de l’université. Nous appelons les étudiant·es, futur·es étudiant·es ou personnels en situation de handicap à se joindre aux mobilisations locales en cours et à manifester le 22 mars pour défendre leurs droits.
Solidaires étudiant-e-s, syndicats de luttes
Porte-parolat : 06.86.80.24.45
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