Nous reproduisons avec leur accord un communiqué des étudiant-e-s en lutte de l’ESAA :
Notre école est dans une situation critique depuis l’année dernière. Ceci lié à deux baisses de budget successives de la part de la mairie, ainsi qu’à la nomination par cette même mairie d’une directrice incompétente.
Les étudiants sont depuis cette année dans une situation intenable: il n’y a plus que très peu de moyens pédagogiques, des enseignants en moins, quasiment plus d’intervenants, des cours qui ne correspondent plus aux cursus et aux spécialités, la direction a mis en place un management autoritaire et absurde…
Mais ce qui a mis le feu aux poudres ce sont les manigances de la mairie, de la direction et du ministère de la culture, juste avant le Conseil d’Administration du 29 mars pour organiser la fermeture du concours de recrutement en première année: cela acte une réelle volonté de fermeture globale de l’école. (1)
Cela a eu l’effet d’un électrochoc et les étudiants se sont donc organisés contre cette fermeture. Ils ont décidé également de se révolter contre leurs conditions d’études indignes.
Après un mois de mouvement, nous sommes choqués par le mépris et le dédain avec lequel nous sommes traités par la mairie. Mairie par ailleurs élue sur programme valorisant soi-disant l’éducation, la jeunesse et la culture.
Au cours de ce mois de mouvement, nous avons effectué de nombreuses action symboliques dans la ville, nous avons occupé l’école en solidarité avec la grève des profs et des personnels. Nous avons également déménagé le bureau de la directrice et changé les serrures pour acter l’impossibilité d’un quelconque retour en arrière. L’assemblée générale des étudiants, personnels et professeurs a désigné une commission chargée de la gestion de l’école en remplacement
Mais aujourd’hui encore, nous n’avons toujours aucune réponse de la mairie, qui joue la montre et mise sur les diplômes début juin pour endormir le mouvement, au détriment des étudiants qui se retrouvent à passer les diplômes dans une situation de crise totale.
C’est mal nous connaître: nous n’abdiquerons pas, rien n’entachera notre détermination à lutter pour assurer la pérennité de notre école et pour obtenir des conditions d’études dignes.
Nous exigeons donc:
– L’annulation des baisses de budget successives de ces précédentes années,
– Le maintien du concours d’entrée en L1,
– La sécurisation et la reconduction immédiate des contrats précaires d’enseignants et personnels en CDD,
– Une gouvernance équitable capable de valoriser notre projet d’école et capable d’assurer l’obligation de moyens de l’école envers ses étudiants.
Les étudiants mobilisés de l’École Supérieure d’Art d’Avignon
(1) C’est en effet de cette façon que les écoles d’art sont fermées (Perpignan par exemple): on enlève d’abord la 1ère année, puis tout recrutement de nouveaux étudiants est stoppé et il n’y a plus qu’à laisser les quelques étudiants qui restent finir leur cursus…