Ce dimanche 19 avril, François Hollande a annoncé sa volonté de créer une « prime d’activité » pour 2016, fusion de la Prime Pour l’Emploi (PPE) et du RSA Activité. Cette nouvelle prime d’activité serait étendue aux jeunes de 18 à 25 ans. Le président de la République a laissé entendre qu’elle serait également accessible aux apprenti-e-s et aux étudiant-e-s.
Mais après moult effets d’annonce et rétropédalages des différents ministères dans la journée du lundi 20, le couperet tombe le soir même : Michel Sapin, ministre des finances annonce que cette prime d’activité n’est pas destinée aux étudiant-e-s. Au mieux, elle sera accessible à « ceux qui travaillent vraiment » (sic). Et ce si cet élément est rajouté au texte de loi par un amendement parlementaire ou gouvernemental.
De toute évidence, M. Sapin et le reste du gouvernement méconnaissent complètement la réalité des conditions de vie des étudiant-e-s. 45% d’entre nous exercent une activité rémunérée sur le temps d’études (1), cette activité rémunérée représente 30% du budget moyen des étudiant-e-s (2).
A l’issue du conseil des ministres du mercredi 22, Marisol Touraine, ministre des affaires sociales explique que pourraient être éligibles à cette prime les étudiant-e-s salarié-e-s qui cotiseraient à l’équivalent de 0,8 fois le SMIC. C’est à dire un seuil qui fait sortir les étudiant-e-s du Régime Étudiant de Sécurité Sociale (RESS). C’est la preuve, s’il en faut encore une, que le RESS est un régime qui enferme toute une catégorie de la population sous un statut infantilisant, ne donnant pas lieu aux mêmes droits sociaux que pour le reste de la population et qui fournit aux étudiant-e-s une protection sociale au rabais !
Enfin, les stages ne seraient pas comptabilisés dans le calcul de cette prime. C’est là une volonté d’écarter (toujours plus) les conditions et modalités de travail des stagiaires du droit commun.
En bref, cette « prime d’activité » ne sera surement pas l’outil qui sortira les étudiant-e-s de la précarité. D’autant plus que le gouvernement a très fortement insisté sur le fait qu’elle n’engendrerait « aucune dépense supplémentaire ». En d’autres termes, l’élargissement aux moins de 25 ans, c’est surtout habiller les un-e-s et déshabillant les autres (en diminuant le montant de cette prime ou en durcissant ses modalités d’accès).
Plus que jamais, la campagne de la fédération Solidaires Étudiant-e-s contre le salariat étudiant imposé (Voir la campagne) et pour une protection sociale de qualité est d’actualité.
A contrario des politiques actuelles, nous revendiquons dans l’immédiat :
* une augmentation massive des bourses, en nombre et en montant pour répondre à l’urgence sociale de la précarité étudiante,
* la mise sous les droits du travail communs des stages et des contrats d’apprentissage (notamment en matière de rémunération).
1 – Chiffres : Infos OVE, n°30, avril 2013
2 – Chiffres : OVE, mars 2015
Solidaires étudiant-e-s, syndicats de luttes / Porte-parolat : 06.86.80.24.45 /
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