Le 15 février 2015,
Jeudi dernier, l’émission « Envoyé Spécial » consacrait un reportage à la sécurité sociale étudiante. Celui-ci met en évidence les conséquences catastrophiques d’un tel système sur l’accès aux soins et sur les conditions de vie et de travail des étudiant-e-s. Il pointe notamment de nombreux dysfonctionnements ainsi que les liens financiers entretenus entre la LMDE et l’UNEF.
La situation sanitaire et sociale des étudiant-e-s se dégrade et le développement de la précarité renforce l’urgence sociale. Mais l’UNEF a préféré réagir à ce documentaire par un communiqué dans lequel elle menace les journalistes de poursuites, assumant son contrôle total sur la LMDE. Elle justifie ses juteux partenariats en se réfugiant derrière des pseudos actions de sensibilisation.
Solidaires Étudiant-e-s condamne l’instrumentalisation des structures mutualistes qui sont détournées afin de devenir des tremplins à de jeunes « syndicalistes » carriéristes (ou alors des points de chute, pour les plus malchanceux), des « pompes à pognon » pour certaines organisations peu scrupuleuses et même un moyen de rémunérer une partie des membres du bureau national de son organisation (1).
Mais il est toutefois dommageable que l’émission se concentre ainsi sur la principale mutuelle, la LMDE, alors que les mutuelles régionales (SMER) ne sont pas en reste. Pour nous, la crise du régime étudiant de sécurité sociale ne doit surtout pas se résumer à la crise de la LMDE.
Des pratiques similaires ont lieu dans les SMER (2) souvent contrôlées de manière comparable par des organisations étudiantes de droite et/ou corporatistes. Et ces mutuelles régionales ont parfois une qualité de service qui n’a rien à envier à la LMDE.
Depuis 10 ans, Solidaires Étudiant-e-s informe les étudiant-e-s sur l’inefficacité de ce « régime étudiant », par rapport au régime général de sécurité sociale. Nous revendiquons un rattachement direct des étudiant-e-s au régime général de la sécurité sociale, revendication qui a depuis été reprise par de nombreuses organisations politiques, syndicales et associatives.
Nous considérons que l’accès à la santé est un droit pour tou-te-s, étudiant-e-s, salarié-e-s, retraité-e-s et privé-e-s d’emploi. Ce droit doit être garanti de manière égale, hors de la sphère marchande, d’où notre opposition au « régime étudiant » et notre non-participation à sa gestion. Outre le nécessaire rattachement des étudiant-e-s au régime général, avec intégration des personnels du RESS, nous revendiquons un plan d’investissement dans l’accès aux soins des étudiant-e-s (développement de centres de santé universitaires sur tous les lieux d’études) et le remboursement à 100% des soins avec tiers payant et suppression des « complémentaires » santé qui induisent aujourd’hui un accès aux soins totalement inégalitaire en France. Par ailleurs, nous revendiquons également la gestion directe de l’Assurance Maladie par les travailleurs (étudiants y compris) par le biais d’élections sociales inter-professionnelles.
(1) Le Monde révélait ainsi le 18/02/2013 que les administrateurs de la LMDE se partageaient annuellement 250 000 euros. Cette somme, sensée « indemniser » une activité « bénévole » a été partagée entre une douzaine d’administrateurs de la LMDE, la plupart membres du Bureau National de l’UNEF.
(2) Voir le cas de la SMESO, dissoute après une affaire de détournements de fonds.
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