Nous avons appris ce jour la libération sous contrôle judiciaire de M. Morillo, principal mis en cause dans la mort de notre camarade, Clément Méric.
Rappelons d’abord que la fin d’une détention provisoire ne présage en rien de l’issue d’un procès, et encore moins de l’innocence des mis en examen. En effet, la détention provisoire est une mesure d’exception qui doit être justifiée par les nécessités de l’instruction et cesser dès que possible. Les parties civiles ne se sont d’ailleurs prononcées sur aucune des demandes de remise en liberté, et ce depuis le début de l’affaire.
Qu’il soit bien clair aussi que nous ne prônons pas l’enfermement comme solution, que nous ne le souhaitons à personne ; et surtout que nous ne nous en remettons pas à la justice pour lutter contre l’extrême droite.
La libération de M. Morillo ne doit pas faire oublier que les preuves à l’encontre des militants de 3e Voie qui ont agressé Clément sont accablantes. Loin de la présentation qu’en font certains médias qui renvoient deux versions dos à dos, l’enquête a permis de préciser les zones d’ombres des premières semaines. Plusieurs témoins confirment la présence de poings américains dans le groupe de skinheads ainsi que l’appel de renforts par SMS et appels téléphoniques. Les relevés d’appel confirment également le lien direct entre les agresseurs de Clément et Serge Ayoub, qui prétendait pourtant ne pas les connaître. Enfin, la vidéo de surveillance citée en juin par RTL, dans ce qui restera une belle intoxication d’un média peu regardant, démontre que Clément et ses amis n’ont pas bougé d’un centimètre en direction de leurs agresseurs qui se sont bien jetés sur eux.
Mais le mal est fait. L’extrême droite a réussi son coup de communication avec la complicité de nombreux journalistes qui se sont empressés de relayer leurs versions, voire de donner de l’importance à des provocations verbales alors que notre camarade avait été frappé à mort.
Notre combat ne vise pas à une vengeance judiciaire par l’obtention de lourdes peines. Il vise à refuser que soient mis sur un pied d’égalité les idées de haines et de violence de l’extrême droite avec les idées d’égalité et de progrès social que nous défendons.
Comité pour Clément