ANALYSESANTIPATRIARCATCOMMUNIQUESINTERNATIONAL

Toutes et Tous uni-e-s contre les LGBTIphobie et le racisme ! Riposte radicale !

Toutes et Tous uni-e-s contre les LGBTIphobie et le racisme !  Riposte radicale !

Nous avons appris avec effroi dans la nuit de samedi à dimanche qu’un drame s’était produit en Floride, un homme a ouvert le feu dans un club LGBTI d’Orlando, en tuant 50 personnes et en en blessant plus de 53. Cette attaque figure parmis les plus graves dans l’histoire des États-Unis. Nous condamnons fermement cette attaque et apportons toutes nos pensées de soutien et d’amour aux victimes, à leurs ami-e-s et à leurs familles.

Ce qui s’est passé ce soir la à Orlando est d’ailleurs loin d’être anodin, pourtant pour beaucoup le caractère LGBTIphobe de la tuerie a été passé sous silence. Les différents médias qu’ils soient Européens ou Américains n’ont eu de cesse de vouloir minimiser la portée de cet acte, ne titrant jamais sur le fait que ce soit des gays, des lesbiennes, des trans, des bi-e-s … qui ont été assassiné-e-s. De la même manière dans les motivations du tueur certain-e-s ont préféré ne seulement voir que l’islam radical et non son homophobie. Sur les plateaux de télévision, la place a été faite aux pseudo-experts en islamisme plutôt qu’à nos frères et sœurs LGBTI.

S’ajoute à cet effacement des identités sexuelles des victimes un effacement de leur couleur : la plupart des victimes étaient latinoaméricaines et/ou noir-e-s (et la moitié étaient portoricaines). Tous les médias ou presque ont oublié ce détail, alors que les origines et la religion de l’assassin se retrouvent même parfois dans le titre de l’article. Pour une fois que les assassinats de queer racisé-e-s émeuvent l’opinion publique, leur identité est invisibilisée pour servir un agenda politique homonationaliste1 . En effet, dans ce crime les politiques voient principalement une attaque aux États-Unis et aux valeurs occidentales, alors que c’est la LGBTIphobie latente et le racisme de cette même société qui était a l’œuvre, celle où le tueur a grandi. Ce n’est en rien une guerre de civilisation entre un islam réactionnaire et une société occidentale et blanche beaucoup plus policée.

Ici ou aux States, le fait d’acquérir quelques nouveaux droits comme le mariage ne nous donne apparemment pas le droit d’être considéré-e-s pour ce que nous sommes, Les identités LGBTQI sont encore une fois niées et invisibilisées. L’homophobie, la biphobie, la transphobie et la lesbophobie continuent de faire de nouvelles victimes chaque jour dans le monde et de mener au suicide, à la précarité et à l’exclusion. Aux US, c’est toujours un-e étudiant-e trans sur six2 qui abandonne ses études à cause du harcèlement transphobe, mené par l’administration, les professeur-e-s, … En France, c’est toujours pas de cellules de veille dans nos universités contre le harcélèment sexiste, homolesbobiphobe, transphobe, c’est toujours la PMA autorisée que pour les couples hétéros. En France et aux States, c’est toujours les hommes bis et gays qui ne peuvent pas donner leur sang3. La liste est longue.

Nous ne pouvons seulement nous laisser aller à la tristesse. Ces actes appellent aussi à la rage, construire une riposte radicale est une priorité pour mettre un terme aux LGBTIphobies qui encore aujourd’hui ici et ailleurs continuent de tuer.

Participons aussi aux marches des fiertés pour porter le combat toujours plus loin !

Luttons contre le LGBTIphobies dans nos lieux d’études, de travail et de vie !

1- Homonationalisme : mot qui désigne une certaine attitude ethnocentrique présente dans beaucoup de politiques censé-e-s lutter contre l’homophobie ou chez certains groupes LGBT plus institutionnels qui consisterai à croire que l’homophobie serait le fait de pays ou de cultures non occidentales plus arriéré-e-s. Cette attitude n’est pas forcément toujours avouée ou consciente, mais elle suppose aussi d’imposer un stéréotype de personne gay blanche cis riche et cultivée alors que les personnes LGBT peuvent avoir des identités multiples.

2- Source : National Transgender Discrimination Survey, la plus grande enquête sur les discriminations dont sont victimes les personnes trans, menée aux États-Unis, disponible online.
Les discriminations transphobes à l’université sont alarmantes et mériteraient un texte à part entière. Rappelons qu’en France les personnes trans sont non seulement victimes de harcèlement et de violences physiques ou sexuelles, mais qu’elles ne peuvent s’inscrire à l’université sous leur prénom d’usage, ce qui les rend plus propices à ces violences et qui constitue une négation de leur identité et donc une violence à part entière.

3- En France et aux État-Unis, un homme (a priori cis) bi ou gay ne peut donner son sang que s’il n’a pas eu de relations sexuelles avec un autre homme en un an ou plus. La raison invoquée ? Le SIDA, qui touche pourtant des personnes de tout genre toutes orientations sexuelles confondues

Dans tout le texte : LGBTI signifie Lesbiennes, Gays, Bi-e-s, Trans & Intersexes

pdf

Share this post

About the author